* Le Mirage sahélien. La France en guerre en Afrique : Serval, Barkhane et après ?
de Rémi Carayol
Editeur : La Découverte
Le livre qui confirme ce que Luc Michel et les panélistes d’AfriqueMédia disent depuis des années
L'intervention militaire engagée par la France au Sahel tourne au fiasco. Lancée en janvier 2013, l'opération Serval ressemblait au départ à une success story.
Les quelques centaines de djihadistes qui avaient pris le contrôle des principales villes du Nord-Mali furent mis en déroute. Des foules en liesse, brandissant ensemble les drapeaux français et malien, firent un triomphe à François Hollande lorsqu'il se rendit à Bamako.
Tout cela n'était pourtant qu'un mirage. En quelques mois, l'opération Barkhane, qui prend le relais de Serval en juillet 2014, s'enlise. Les djihadistes regagnent du terrain au Mali et essaiment dans tout le Sahel : des groupes locaux, liés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique, se constituent et recrutent largement, profitant des injustices et de la misère pour se poser comme une alternative aux Etats déliquescents. Au fil des ans, la région s'enfonce dans un chaos sécuritaire et politique : les civils meurent par milliers et les coups d'Etat militaires se multiplient. Impuissante, la France est de plus en plus critiquée dans son " pré carré ".
MALI:
BARKHANE ACCUSEE D’AVOIR TUE DES CIVILS MALIENS !
La force française Barkhane est accusée d’avoir détenu des citoyens maliens, dans une prison secrète. Si cette information avait été révélée par un média français, il y a un an, elle est confirmée dans un livre paru ce jeudi. Il a été indiqué que ces détentions ont eu lieu en dehors de tout cadre. Et parfois, mort s’en serait suivie.
Ce sont des dizaines de Maliens qui auraient été enfermés dans une prison tenue secrète, gérée par Barkhane. La Force française aurait installé l’infrastructure au cœur de l’aéroport de Gao, au Nord du Mali. C’est ce qu’a révélé un journal, dans une publication en date de ce mercredi 4 janvier 2023. Le média rappelle que cette information avait été révélée par le journal français Libération, en 2021, mais sans précision.
C’EST APRES DES INVESTIGATIONS MENEES DANS CE PAYS D’AFRIQUE DE L’OUEST QU’UN JOURNALISTE, REMI CARAYOL, FAIT UN DEBALLAGE.
Il confirme l’existence d’un lieu aménagé dans l’aile Ouest de l’aéroport de Gao. Ce lieu, indique-t-il dans un livre paru ce jeudi 5 janvier servait à retenir les Maliens suspectés de terrorisme. Ces derniers sont par la suite remis aux autorités locales, précise le journaliste qui couvre l’actualité du Sahel, depuis dix ans.
« LE MIRAGE SAHELIEN. LA FRANCE EN GUERRE EN AFRIQUE : SERVAL, BARKHANE ET APRES ? ».
Tel est le titre de l’ouvrage qui met en lumière certaines pratiques peu répandues de l’armée française au Mali. Seulement, d’autres révélations faites par l’auteur sont plutôt troublantes.
Et on pourrait même penser à des exécutions, tel que l’a rapporté Rémi Carayol. Le chapitre 8 de l’ouvrage de 338 pages, à paraître aux Éditions La Découverte, en dit long.
« Au Mali, la force Barkhane a tué des innocents. Elle en a également incarcéré dans le plus grand secret : un nombre indéterminé de « suspects » ont été expédiés dans une prison clandestine située à l’intérieur de sa base principale à Gao. Le « château », comme on l’appelle… », est-il écrit, selon un journal qui a consulté ces lignes.
L’auteur précise que ce lieu de détention n’existe pas officiellement. « Les suspects arrêtés par les soldats français y sont pourtant gardés pendant plusieurs jours. Parfois plusieurs semaines, dans le plus grand secret (peu de militaires y ont accès et le réseau téléphonique est brouillé à l’intérieur). Et ils y sont interrogés, de jour comme de nuit, par des spécialistes du renseignement, avant d’être remis aux autorités maliennes », poursuit Rémi Carayol.
L’auteur a ajouté que « la Division des droits de l’homme de la Minusma (DDHP) et les associations maliennes de défense des droits humains s’irritent de n’avoir pas accès à ce lieu de détention ». Il a en outre précisé que « plusieurs sources onusiennes m’ont affirmé que les enquêteurs de la DDHP interpellent régulièrement les représentants de la force Barkhane sur ce sujet, lors de réunions à huis clos. En vain ». Des révélations qui en mettront de l’eau au moulin des pro-africains.
LE 15 AOUT 2022, LA FORCE FRANÇAISE BARKHANE ACTAIT SON DEPART EFFECTIF DU TERRITOIRE MALIEN.
Un départ annoncé par le Colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien. Dans un communiqué publié dans la soirée du vendredi 19 août 2022, Bamako évoquait la genèse de ce retrait de Barkhane du Mali.
Pour rappel, le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU, également le lundi 15 août 2022, une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme « les actes d'agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté aux groupes terroristes et d'espionnage. Une réunion qui n’a jamais eu lieu et on peut voir maintenant pourquoi. Quoi qu’il en soit, la vérité finie toujours par remonter à la surface.
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