La frontière sino-bhoutanaise est fermée mais, dans un Himalaya peuplé de nomades à la tête de troupeaux de yacks et de moutons en quête des meilleurs pâturages, elle reste relative. Comment surveiller efficacement les 470 kilomètres d’une frontière non délimitée et située à très haute altitude ?
Les contrebandiers l’ont bien compris. Les Bhoutanais se procurent des biens de consommation made in China d’une part, et écoulent des produits issus du braconnage pour alimenter la pharmacopée du grand voisin d’autre part. Parmi ces remèdes en puissance, le cordyceps sinensis que seules les personnes dotées d’un permis sont autorisées à collecter un mois durant au Bhoutan. Or, ce champignon, qui s’est attaqué à la chenille d’un papillon des prairies, vaut de l’or. Il paraît qu’il combat le stress, améliore les performances physiques et, surtout, détient des vertus aphrodisiaques. Cette année, les spécimens de meilleure qualité se sont vendus à près de 10 000 euros le kilo sur le marché officiel.
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