# EODE / International Elections Monitoring / ALLEMAGNE: LA « FRACTURE SOCIALE » AU COEUR DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE

EODE - Elections news ALLEMAGNE 1(2013 09 09) FR

EODE Press Office /

avec AFP – FAZ / 2013 09 09 /

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 L’Allemagne, vers les législatives du 22 septembre …

 Lors du grand débat pré-électoral, la chancelière Angela Merkel a dressé ce 3 septembre le portrait d'une Allemagne forte, tandis que son rival social-démocrate Peer Steinbrück l'a accusé d'avoir accru les inégalités, durant leur ultime confrontation directe au parlement avant les législatives du 22 septembre.

 "C'étaient quatre bonnes années pour l'Allemagne car beaucoup de gens vont mieux qu'il y a quatre ans ", a lancé la chancelière conservatrice (CDU), lors d'un débat au Bundestag, sous les applaudissements de ses partisans.

 Grande favorite dans les sondages pour décrocher un troisième mandat à la tête du pays, Mme Merkel a vanté notamment la forte baisse du chômage et le rétablissement des finances publiques, résultat selon elle d'une "politique intelligente" associant compétitivité et solidarité, discipline budgétaire et investissements pour la croissance.

 Tandis que la chancelière s'est vanté d'avoir obtenu "le plus haut niveau d'emploi que l'Allemagne ait jamais connu" –regrettant toutefois d'avoir toujours trois millions de chômeurs–, son rival social-démocrate (SPD) a souligné que le pays avait "le plus grand secteur à bas salaire en Europe".

 M. Steinbrück, qui souhaite introduire en Allemagne un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure, a dénoncé "une fracture au sein de la société". "Sept millions de personnes gagnent moins de 8,50 euros" de l'heure, a-t-il critiqué, se référant aux chiffres d'un institut de recherche.

 Mme Merkel a cependant défendu son concept de salaire minimum "négocié par branche" entre partenaires sociaux. Des accords couvrant trois millions de salariés, dont les coiffeurs, le personnel d'entretien et les employés du BTP, ont été acquis durant son mandat, avec un salaire minimum également négocié pour les intérimaires.

 La gauche "n'avait rien fait" dans ce domaine quand elle était au pouvoir, a fait valoir la chancelière, tout en concédant qu'il y avait "encore des salaires inacceptables" dans le pays.

 M. Steinbrück, qui fut ministre des Finances sous Merkel de 2005 à 2009 dans un gouvernement de grande coalition s'est montré nettement plus offensif que lors de l'unique débat télévisé entre les deux candidats dimanche, qui s'était soldé, selon les sondages et les commentateurs par un match nul devant 17,64 millions de téléspectateurs.

 Sur la crise de l'euro, Mme Merkel a loué sa stratégie de solidarité vis-à-vis des pays en crise en contrepartie de réformes structurelles. Elle a de nouveau écarté toute mutualisation des dettes tant qu'elle serait au pouvoir.

 M. Steinbrück, dont le parti a voté au Bundestag toutes les décisions du gouvernement Merkel pour sauver l'euro, l'a accusée d'avoir caché la vérité sur le coût de la crise et d'avoir étouffé les pays du sud de l'Europe par un excès d'austérité.

 Il a d'ailleurs vu dans le troisième paquet d'aide à la Grèce récemment annoncé pour l'an prochain par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble un "l'échec de la gestion de crise".

 Mme Merkel portait mardi un collier sombre, très sobre, après avoir fait couler beaucoup d'encre en portant un collier aux couleurs de l'Allemagne lors du débat télévisé dimanche soir.

 Aucun sondage sur un échantillon représentatif de l'électorat allemand n'a été publié depuis ce duel, permettant de mesurer son impact sur l'opinion. Selon plusieurs enquêtes, environ un quart des électeurs étaient encore indécis fin août.

 Dans les sondages de popularité diffusés avant le duel télévisé, environ 20 à 30 points séparaient M. Steinbrück de Mme. Merkel qui reste de loin la personnalité politique préférée des Allemands.

 Un sondage paru fin août créditait les conservateurs de Mme Merkel de 39% des intentions de vote aux législatives, soit plus que les sociaux-démocrates et leur traditionnel allié écologiste réunis (respectivement 23% et 11%). Les libéraux, petit partenaire de la coalition gouvernementale, étaient à 6%.

 

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