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Avec AFP – Belga / 2014 04 01 /
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Les Slovaques élisaient samedi leur président, un duel serré dans lequel le Premier ministre social-démocrate Robert Fico était talonné par le millionnaire philanthrope Andrej Kiska, tous deux euro-enthousiastes déclarés dans ce pays membre de l'UE et de la zone euro. Le second l’a emporté …
SLOVAQUIE LA PRÉSIDENTIELLE SE JOUAIT ENTRE UN MILLIONNAIRE ET LE PREMIER MINISTRE
Chef du gouvernement en 2006-2010 et depuis 2012, M. Fico, 49 ans, parfois accusé de populisme, était arrivé en tête le 15 mars au premier tour du scrutin avec 28% des suffrages, devant M. Kiska, 51 ans, fort du soutien de 24% des électeurs. Aucune enquête sur les intentions de vote n'avait été publiée avant ce second tour qui s'annonçait "très serré", selon l'analyste Grigorij Meseznikov.
M. Kiska a attiré des partisans des candidats qui ont échoué au premier tour et s'est assuré aussi des votes "de contestation" tandis que Fico, comptait surtout sur la mobilisation de son parti Smer-SD". Une erreur.
Si Fico avait été élu président, son parti aurait contrôlé à la fois la présidence, le Parlement (83 sièges sur 150) et le gouvernement, une situation inédite depuis l'indépendance de la Slovaquie en 1993. Un état-Smer-SD que les électeurs ont refusé. "J'ai voté Kiska, pour empêcher Fico de gagner. Il est avide de pouvoir et je ne veux pas que mon pays soit géré par un seul parti", a confié à l'AFP Denisa Angyalova, 20 ans.
Le Premier ministre s'était toutefois assuré un capital politique solide, grâce à sa politique anti-austérité tempérée par la discipline budgétaire."Si le gens me donnent leur confiance, je resterai avec eux pour le meilleur et pour le pire", affirmait Fico après avoir mis son bulletin dans l'urne à Velke Dvorany, un village à 90 km au nord-est de Bratislava, où vit sa mère.La retraitée Marta Tomekova, âgée de 80 ans, a déclaré à l'AFP que M. Fico était selon elle un "excellent homme politique" ainsi qu'un "patriote passionné qui a une pensée pour les pauvres".
Cà n’a pas suffi. "Fico ne serait pas un bon président. Il achète la faveur des gens par des promesses qu'il ne pourra pas remplir", a rétorqué Karol, 30 ans, un enseignant de Bratislava.
LE CHALLENGER : LE MILLIONNAIRE KISKA
Kiska, qui est un centriste sans parti et un novice dans l'arène politique, miseait sur son image de bienfaiteur resté à l'abri des allégations de corruption. "J'ai fait de mon mieux au cours de ces deux dernières années. Tout dépend maintenant des gens", a-t-il déclaré à la presse, après avoir voté dans son fief de Poprad, au creux des grandes montagnes des Hautes Tatras.
Selon son partisan Stefan Horvath de Bratislava, âgé de 57 ans, M. Kiska "apporte un vent de fraîcheur dans la politique". "J'ai voté Kiska, car il n'est pas corrompu comme les autres politiciens", a insisté M. Horvath, interrogé par l'AFP.
UNE CAMPAGNE DURE
Avant le second tour, la campagne électorale s'est orientée sur le thème de la religion, question sensible dans ce pays de 5,4 millions d'habitants dont quelque 60% se déclarent catholiques. Fervent communiste avant la chute du régime totalitaire en 1989, viré social-démocrate pro-occidental, Fico n’a pas hésité à évoquer alors son enfance au sein d'une famille catholique, n'hésitant pas à accuser son rival d'être proche des scientologues.
Fico a aussi qualifié son rival d'"usurier", en allusion à ses activités au sein des sociétés de microcrédit qu'il avait fondées dans les années 1990, avant d'en vendre les parts en 2005 « pour se consacrer entièrement à la philanthropie ».
M. Kiska qui rejette ces étiquettes avec véhémence, bénéficie d'un soutien marqué surtout à Bratislava et dans d'autres grandes villes du pays. Il serait le premier président slovaque sans passé communiste depuis l'indépendance du pays en 1993. La fonction présidentielle est plutôt honorifique dans cette démocratie parlementaire issue de la partition de la Tchécoslovaquie, quatre ans après la chute du communisme en 1989.
Le nouveau chef de l'Etat prêtera serment le 15 juin, après l'expiration du second mandat de l'actuel président de gauche Ivan Gasparovic.
LE MILLIONNAIRE ANDREJ KISKA REMPORTE FINALEMENT LA PRÉSIDENTIELLE EN SLOVAQUIE
Andrej Kiska a finalement nettement remporté le second tour de l'élection présidentielle en Slovaquie, grâce au refus visible des Slovaques de voir leur pays dirigé par un seul parti, le Smer-SD du Premier ministre Robert Fico, candidat vaincu.
"Je veux remercier les électeurs qui m'ont donné un mandat fort. Je vais remplir toutes les promesses que je leur ai faites", a déclaré M. Kiska, 51 ans, au cours d'un point de presse à Bratislava, à l'issue du scrutin. "J'ai promis d'être président de tous les citoyens, je vais oeuvrer pour unir et motiver les gens, pour que nous puissions être fiers de notre pays, pour que les gens se sentent bien ici", a-t-il ajouté, dans une atmosphère frénétique.
Ancien magnat des crédits de consommation devenu philanthrope, Kiska est un centriste sans parti et euro-enthousiaste. Il a séduit les quelque 4 millions d'électeurs slovaques par son image de bienfaiteur resté à l'abri des allégations de corruption ayant éclaboussé ces dernières années la classe politique. Il est le premier président sans passé communiste depuis l'indépendance du pays en 1993.
Kiska a obtenu 59,4% des voix, alors que son adversaire en a réuni 40,6%, selon les chiffres communiqués par l'office des statistiques après le dépouillement de 99,85% des circonscriptions. "Je tiens à féliciter M. Kiska pour son élection à la présidence", a déclaré Fico plus tôt dans la soirée, au cours d'une brève intervention devant la presse.
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