# EODE / International Elections Monitoring / ITALIE: PERCEE PREVUE DU VOTE DE PROTESTATION ET CRAINTES D’INGOUVERNABILITE

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EODE Press Office avec AP / 2013 02 25 /

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Les Italiens continuaient de voter lundi pour des élections nationales décisives qui devraient être marquées par une poussée du vote protestataire et font redouter une période d'ingouvernabilité pour la troisième économie de la zone euro.
Les bureaux de vote qui ont rouvert à 6H00 GMT locales fermeront à 14H00 GMT, moment où seront diffusés les premiers sondages sortie des urnes.
Mais compte tenu d'un système électoral complexe (différent à la Chambre des députés par rapport au Sénat), on n'attend pas de résultats significatifs avant le milieu d'après-midi au plus tôt.
 
Le scrutin est observé de près par les marchés financiers, qui ont ouvert dans le calme lundi, et par les partenaires étrangers de l'Italie, qui s'interrogent: ce pays très endetté (plus de 120% du PIB) aura-t-il un gouvernement stable ? Quelles sont les chances de l'ex-commissaire Mario Monti, garantie de sérieux, d'entrer au gouvernement peut-être comme ministre de l'Economie ?
Selon les derniers sondages disponibles, l'alliance centre gauche de Pier Luigi Bersani est donnée victorieuse avec 34% des voix devant la coalition de droite de Silvio Berlusconi créditée de 30%.
 
Un tel score serait suffisant pour garantir une confortable majorité à M. Bersani à la Chambre des députés mais pas au Sénat. Dans la haute chambre, qui a le même poids dans le vote des lois et le maintien en poste du gouvernement, le système électoral prévoit une prime de majorité au niveau régional.
Les régions clés — pour leur poids électoral et la possibilité qu'elles basculent d'un bord à l'autre — sont la Lombardie, la Vénétie, la Sicile et la Campanie.
Autre inconnue: l'affluence. Les journaux titraient lundi sur une "chute" de la participation avec 55% de votants dimanche soir, soit 7 points de moins qu'aux législatives de 2008. Mais ceci s'explique en grande partie par le mauvais temps avec la moitié nord du pays sous la neige pour les premières élections de l'après-guerre organisées en plein hiver.
 
Nicola Piepoli un spécialiste des sondages, interrogé par la Stampa, a cependant estimé qu'au bout du compte, "on aura une affluence d'environ 78%, une moyenne très haute si on pense aux 50% qui votent en Grande-Bretagne".
 
POPULISME ET DEMOCRATIE DIRECTE : L’EFFET GRILLO
 
Le vote protestataire canalisé par le "troisième larron", le comique devenu politicien Beppe Grillo, pourrait rendre plus difficile l'obtention d'une majorité pour M. Bersani au Sénat.
Grillo avec son Mouvement Cinq Etoiles (M5S), crédité d'environ 17% des intentions de vote, est le seul à avoir fait une vraie campagne de terrain, un "tsunami tour" en camping car dans toute la péninsule. Catalyseur du malaise social d'un pays en pleine récession économique (-2,2% en 2012), il a séduit au-delà des clivages droite-gauche avec un programme jugé "populiste" par ses adversaires: fin du financement aux partis politiques, coupes sombres dans le nombre d'élus, revenu minimum de 1.000 euros et référendum sur l'euro.
 
"Les jeunes vont presque tous voter pour Grillo, ça pourrait être intéressant, les parlementaires du M5S peuvent apporter une énergie nouvelle au système, de toutes façons ils ne peuvent pas faire pire que leurs précédesseurs", commente Gianni Rossi, un restaurateur de 45 ans, dans un bureau électoral de Rome.
Pour Luciano Pallagroni, un chercheur en retraite de 77 ans, "la situation est compliquée parce qu'il y a beaucoup de forces en jeu: la technocratie de Monti, le PDL (de Berlusconi) et ses multiples promesses fantastiques, le M5S. Je crains qu'il n'y ait pas de majorité stable".
 
Cependant, au cas où aucune majorité claire ne se dessinerait au Sénat, la gauche n'a pas exclu une alliance avec le centre de Mario Monti, crédité de 10 à 12% des voix. C'est le scénario préféré des milieux financiers qui verrait bien l'ex-commissaire ministre de l'Economie d'un gouvernement Bersani.
Mais la crise et les mesures d'austérité imposées ces 15 derniers mois par le gouvernement technique de Mario Monti ont énormément conditionné ces élections.
Silvio Berlusconi, parti sous les huées en novembre 2011 en laissant une Italie au bord de l'asphyxie financière, a effectué une remontée spectaculaire en promettant d'abaisser les impôts et même de rembourser une taxe foncière rétablie par le gouvernement Monti.
Quant au "Professeur", qui jouissait d'une solide popularité pour avoir restauré la crédibilité de l'Italie, il a pâti des effets de sa politique d'austérité.
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