EODE Press Office
avec PCN-SPO – Reuters – AFP / 2013 03 29 /
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Ce Dimanche, les 3,5 millions d'électeurs appelés aux urnes choisissaient, outre leur président et son vice-président, 45 sénateurs, 80 députés, les gouverneurs des 17 départements et les représentants du Parlasur, assemblée du Mercosur. A cette fin, ils devaient cocher leur choix sur cinq bulletins de vote (4 à Asuncion, la capitale) et glisser leurs suffrages dans des sacs en plastique non scellés.
Pour la première fois, les Paraguayens exilés en Argentine, aux Etats-Unis ou en Espagne pouvaient voter.
Les résultats officiels ont été proclamés par le Tribunal supérieur de justice électoral (TSJE) dans la soirée.
D'après l'autorité électorale, au moins 65% des électeurs ont voté.
De nombreux observateurs internationaux ont été déployés dans le pays : de l'Union européenne, du Mercosur (le Marché commun du Cône Sud dont le Paraguay a été exclu après le coup de force contre Lugo) et de l'Union des nations d'Amérique du Sud (Unasur).
DES ELECTIONS GENERALES A TOUS LES NIVEAUX
Dimanche, les 3,5 millions d'électeurs appelés aux urnes ont élu 45 sénateurs, 80 députés, les gouverneurs des 17 départements et les représentants du Parlasur, assemblée du Mercosur.
Le scrutin permet d'élire le président et le vice-président de la République du Paraguay. À cette occasion, les 3,5 millions d’électeurs appelés à voter désignent également les 45 sénateurs et les 80 députés du pays, ainsi qu'un gouverneur dans chacun des 17 départements, et les représentants du Paraguay au parlement du Mercosur1. Le président, ainsi que les sénateurs, députés et gouverneurs de départements sont élus pour un mandat de cinq ans. Le nouveau président doit prendre ses fonctions le 15 août 2013.
Au Sénat, le Parti Colorado a obtenu la majorité absolue (23 sièges) et remporté la présidentielle avec son leader Cartès.
Andrew Nickson, un universitaire britannique spécialiste du Paraguay, pense que Cartès aura du mal à imprimer un changement. "Il va rencontrer une grande résistance dans son parti, estime-t-il. Son profil un peu polémique va lui causer problème au niveau international".
"Quand le président est un chef d'entreprise, d'après les règles internationales, il doit se défaire de ses responsabilités dans les affaires, comme la fait le président Sebastian) Pinera au Chili. S'il ne le fait pas, il y a un risque de conflit d'intérêt".
La journée électorale a été marquée par l'attaque d'un commissariat du bourg de Kurusu de Hierro, dans le département de Concepcion, à 500 km d'Asuncion, selon la police qui soupçonne la guérilla de l'Armée du peuple paraguayen (EPP), un petit mouvement d'extrême gauche.
LE PARTI HEGEMONIQUE COLORADO REPREND LE POUVOIR
Horacio Cartès, 56 ans, totalise plus de 46% des voix, devant l'autre candidat de droite, Efrain Alegre, du Parti libéral, qui a rassemblé 37% des suffrages, selon les résultats préliminaires du Tribunal supérieur de justice électoral (TSJE).
Le TSJE a proclamé Cartès vainqueur. Peu avant, Efrain Alegre avait reconnu sa défaite.
Le candidat de gauche Mario Ferreiro arrive en troisième position (6%).
La participation a atteint près de 70%, selon le TSJE.
Le riche entrepreneur Horacio Cartès a donc remporté haut la main l'élection présidentielle au Paraguay contre le candidat libéral Efrain Alegre, reconduisant ainsi au pouvoir le parti hégémonique de droite Colorado, qui a déjà gouverné le pays de 1954 à 2008.
Longtemps annoncé comme favori dans les sondages avant que des enquêtes ne donnent les deux candidats au coude-à-coude, Horacio Cartès, un homme d'affaires qui a étudié aux Etats-Unis, est l'un des hommes les plus riches du Paraguay. A la tête de 25 entreprises, il s'est fait connaître du grand public en tant que président du club de football Libertad, avec qui il a remporté de nombreux titres.
Issue d'une famille où l'on vote Colorado de père en fils, Linda Velazquez, 33 ans, de retour d'Espagne où elle a passé 10 ans, place "plus d'espoirs" en Horacio Cartès pour redresser le pays.
"J'ai voté pour Alegre mais j'ai honte. Un vote utile anti-Cartès", confie Fernando Szmuc, architecte de 33 ans, qui a voté "Lugo comme sénateur".
LA REPUTATION DE CORRUPTION ET DE CLIENTELISME DU PARTI COLORADO
L'Association nationale républicaine, le Parti Colorado, au pouvoir pendant les sombres heures de la dictature d'Alfredo Stroessner (1954-1989), traîne une réputation de corruption et de clientélisme.
Efrain Alegre, 50 ans, ex-ministre des Travaux publics (2008-2011), voulait incarner "un Paraguay décent, contre le Paraguay des mafias". Il accuse M. Cartès de liens avec les trafiquants de drogue et d'être un arriviste car le candidat du Parti Colorado n'a voté pour la première fois qu'en 2010.
M. Cartès, 56 ans, accuse pour sa part M. Alegre d'avoir détourné 25 millions de dollars de fonds publics.
Aussitôt les résultats connus, les partisans du parti Colorado ont commencé à célébrer dans le quartier général du candidat, dans un quartier cossu de la capitale Asuncion. Des cortèges de voitures parcouraient la ville en klaxonnant et des militants agitaient des drapeaux rouges, la couleur du parti Colorado.
LE « COUP D’ETAT PARLEMENTAIRE » DE JUIN 2012
En 2008, c'est la gauche de Fernando Lugo, un ancien évêque catholique, qui avait remporté le scrutin présidentiel en formant une coalition avec le Parti libéral, qui a finalement rompu l'alliance.
En juin 2012, sans majorité au Parlement, M. Lugo a été destitué par l'opposition de droite, dans ce qu'il a qualifié de "coup d'Etat parlementaire", et son vice-président, le libéral Federico Franco, s'est installé dans le fauteuil de président.
Mandat unique oblige, Fernando Lugo ne pouvait pas se présenter en 2013 et brigue à la place un siège de sénateur. Conscient des faibles chances de la gauche cette année, il a reporté ses ambitions sur 2018, soit la prochaine élection présidentielle.
La journée électorale a été marquée par l'attaque d'un commissariat du bourg de Kurusu de Hierro, dans le département de Concepcion, à 500 km d'Asuncion, attribuée par les autorités à la guérilla de l'Armée du peuple paraguayen (EPP).
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