EODE/ OBSERVATOIRE DES ELECTIONS/ DIVIDED STATES OF AMERICA : ELECTION SENATORIALE TRES CONTROVERSEE EN ALABAMA

 

EODE - ELEC senatoriale alabama  (2017 12 12) FR 1

Luc MICHEL pour EODE/ 2017 12 12/

 

« Sexe, Bible et "fake news": une élection dans l'Alabama, au cœur du « Vieux Sud », captive l'Amérique » titre l’AFP.

Ce que ne dit pas l’agence para-gouvernementale française, c’est que cet élection dévoile le choc des deux Amériques, les « divided states of America » (1) : la conservatrice radicale de Trump et celle de la « Purple revolution » des Sorös-Clinton-Obama, cette « révolution de couleur » rampante (2) qui veut « dégager » Trump …

 

« DIVIDED STATES OF AMERICA » :

UNE ELECTION SENATORIALE EMBLEMATIQUE DE LA GUERRE AU SOMMET DE L’ESTABLISHMENT AMERICAIN

 

La guerre au harcèlement sexuel a déjà emporté un sénateur démocrate. Mais Trump appelle néanmoins à voter pour un candidat accusé d'agressions sexuelles

 

Sous le feu des critiques, un homme politique de l’Alabama a refusé, lui, de jeter l’éponge, et son obstination est désormais une source profonde d’embarras pour le Parti républicain et la Maison-Blanche : Roy Moore. Il se présente à l’élection qui, ce 12 décembre, choisira le successeur de Jeff Sessions, parti du Sénat pour devenir en janvier le ministre de la Justice de Donald Trump. L’homme aurait dû l’emporter facilement face à son rival démocrate, Doug Jones, mais les sondages donnent désormais les deux candidats au coude à coude.

 

Ancien haut magistrat très conservateur de l’Alabama, Moore est accusé d’agressions sexuelles commises jadis sur plusieurs femmes dont la plus jeune avait 14 ans au moment des faits.

 

S’il devait perdre le scrutin, sa défaite réduirait à 51 sièges sur 100 la majorité déjà ténue des Républicains au Sénat, raison pour laquelle Donald Trump s’est finalement résolu à le soutenir. Toutefois, une victoire ne réjouirait pas exagérément les Républicains qui, dans le climat actuel, ont d’ores et déjà jugé préférable d’ostraciser l’éventuel futur élu en le gardant à l’écart de toute fonction en vue, dans les commissions et ailleurs.

 

« LES HABITANTS DE L'ALABAMA EN ONT MARRE QU'ON LES ACCUSE DE SOUTENIR UN PEDOPHILE »

 

Mardi, ils devront envoyer au Sénat des Etats-Unis ce personnage controversé ou son adversaire démocrate Doug Jones, ancien procureur fédéral.

 

Depuis plus d'un mois, les médias américains leur rappellent qu'ils sont sur le point d'élire sénateur un homme accusé d'attouchements sur des mineures dans les années 1970: Roy Moore, ancien haut magistrat ultra-conservateur, lié au puissant lobby chrétien évangéliste (au cœur de l’électorat de Trump), qui a consacré sa vie à défendre la place de Dieu dans la justice et le gouvernement et s'est fait autrefois destituer pour avoir installé une statue des Dix Commandements dans le bâtiment de la cour suprême de l'Alabama.

 

Une victoire du démocrate serait un événement jamais vu ici depuis 1992, et réduirait la majorité républicaine dans la chambre haute du Congrès à peau de chagrin : de 52 à 51 sièges sur 100. Mais dans cet Etat du Sud, où Donald Trump remporta 62% des voix, voter démocrate est impensable pour la plupart des républicains, quand bien même ils croiraient les allégations contre le juge Moore, ce qui est loin d'être acquis. Roy Moore a tout rejeté en bloc et convaincu ses partisans que cette affaire n'était que "fake news" orchestrées par ses ennemis.

 

CAS DE CONSCIENCE : CROIRE OU NE PAS CROIRE

 

Le couple Wright, fringants retraités en baskets, rencontrés dans la banlieue huppée de Mountain Brook, en banlieue de Birmingham, a résolu son cas de conscience: ce sera Moore. "Je suis désolée, c'est seulement pour bloquer les démocrates", dit Ann, 69 ans, à l’AFP. "Les gens doivent penser qu'on est horribles dans l'Alabama, qu'on soutient un pédophile. Bon, mais rien n'a encore été prouvé…" Neuf femmes ont affirmé que Roy Moore leur avait fait la cour quand elles étaient mineures. Il les abordait au centre commercial de sa ville, Gadsden, ou ailleurs. Deux disent avoir subi des attouchements, dont une à 14 ans. "Je ne sais pas quoi en penser", continue Ann. "C'est vrai qu'à cette époque, beaucoup d'adolescentes sortaient avec des hommes plus âgés…"

 

De nombreux républicains pensent comme Ann. Et Roy Moore, après avoir plongé au moment des révélations du Washington Post, est revenu légèrement en tête des sondages.

 

Quant à ceux qui croient les témoignages contre Roy Moore… une troisième voie existe: inscrire sur le bulletin de vote un nom tiers. C'est ce que fera Laura Strubel, 70 ans, qui a une seule chose à reprocher au démocrate: il est favorable au droit à l'avortement. "C'est dingue, je suis épuisée d'en entendre parler. Vivement que ça se termine", soupire la retraitée.

 

TRUMP, BANNON ET LES DEMOCRATES :

« UN CHOIX ENTRE DONALD TRUMP ET HILLARY CLINTON » ?

 

A Gadsden, le centre commercial est toujours là, bondé deux semaines avant Noël. Il n'est pas difficile d'y croiser des gens connaissant Roy Moore. Linda Fain, bibliothécaire, a dîné autrefois avec les Moore. "C'est un homme bien", jure-t-elle. Mais les jeunes ne sont pas aussi indulgentes vis-à-vis de comportements désormais considérés comme – au minimum – déplacés. Dans l'Alabama, le groupe des jeunes républicains a d'ailleurs rompu avec Roy Moore, quand le reste du parti serrait les rangs.

 

Au salon de coiffure, la gérante a 21 ans, une jeune femme assurée qui lève les yeux au ciel à la mention de Roy Moore. Emma Howell assure qu'il a brisé l'automatisme du vote républicain parmi sa génération. "Les gens se rendent compte qu'ils ne sont pas obligés de voter républicain", dit-elle.

 

Il est indéniable que Roy Moore a malgré lui dopé l'enthousiasme des démocrates, jusque-là une espèce en voie de disparition dans le Sud. C'est pourquoi Stephen Bannon (extrême-droite ultra-réactionnaire), gardien autoproclamé du "trumpisme", présente le scrutin de mardi comme « un choix entre Donald Trump et Hillary Clinton », particulièrement honnie localement. Et le risque politique explique que Donald Trump, après de longues tergiversations, ait fini par lancer un très clair: "votez Roy Moore !"

 

UN ENJEU NATIONAL

 

« Le sulfureux juge a réussi à transformer le débat sur sa moralité en référendum sur le soutien à Donald Trump, comente Le Figaro. Au Vietnam, les troupes l'avaient surnommé «Captain America». Officier dans la police militaire, Roy Moore était tellement acharné à lutter contre la drogue et l'indiscipline qu'il pensait que des soldats allaient essayer de le tuer. Il dormait sur des sacs de sable pour empêcher une grenade de rouler sous son lit. Le personnage qui se présente ce mardi au Sénat américain dans une élection partielle suivie par tout le pays n'a pas changé. À 70 ans, on ne fait pas plus controversé que le juge Roy Moore. Aux provocations qui lui avaient déjà valu une notoriété nationale se sont ajoutées ces dernières semaines des révélations scabreuses en contradiction avec sa morale affichée. Peu importe: il semble bien parti pour récupérer le fauteuil de Jeff Sessions, devenu ministre de la Justice. Certains sondages prédisent un résultat serré, mais ce serait un coup de tonnerre si le démocrate Doug Jones, qui traîne comme un boulet son soutien à l'avortement, l'emportait dans cet État du Sud profondément conservateur et religieux. »

 

Le Tea Party et bannon en embuscade : Engagé dans un combat de fond pour transformer le parti conservateur en force populiste sous la domination du Tea Party, Bannon a besoin d'une victoire exemplaire

 

En 2016, Donald Trump y avait écrasé Hillary Clinton avec près de 28 points d'avance (61,1 % contre 34,4 %). Un an plus tard, la sénatoriale de l'Alabama apparaît comme l'ombre portée de la présidentielle: une situation tout aussi inflammable, qui promet d'avoir un impact sur les législatives (de mi-mandat) de 2018 et la suite du mandat de Trump.

 

Les démocrates savent la mission quasi impossible. Face aux Blancs évangéliques (environ la moitié des électeurs), ils devront faire le plein chez les Noirs (environ un quart) et persuader des républicains de trahir leur camp. Mais, comme l'a noté Doug Jones en meeting samedi soir, il était tout aussi improbable qu'il neige à Birmingham début décembre. Or la ville était recouverte d'un voile blanc samedi. "Le temps du changement est arrivé", a-t-il lancé. "Roy Moore a fait assez de mal comme ça à l'image de l'Alabama".

 

(Sources : AFP – Le Figaro – PCN-TV)

 

LUC MICHEL /

EODE – OBSERVATOIRE DES ELECTIONS/

 

(1) Voir sur PCN-TV/

LUC MICHEL DIT TOUT SUR LE DESSOUS DES CARTES DE LA PRESIDENTIELLE AMERICAINE

(SUR AFRIQUE MEDIA)

sur https://vimeo.com/197118984

 

(2) Voir sur PCN-TV/

PRESS TV (IRAN) INTERVIEWE LUC MICHEL:

UNE REVOLUTION DE COULEUR EN AMERIQUE ? ‘PURPLE REVOLUTION’ LE ROI EST NU

sur https://vimeo.com/201248168

 

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Republican candidate for U.S. Senate Judge Roy Moore speaks during a campaign rally in Fairhope

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