Luc MICHEL pour EODE Think Tank /
avec RIA Novosti – EODE Press Office / 2013 11 24/
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« L’accord d'association de l'Ukraine avec l'UE enterré (…) Cette décision inattendue de Kiev inflige un camouflet à l'UE et a tout l'air d'un succès pour la diplomatie russe »
– AFP, ce 22 novembre 2013.
« C'est une grande bataille géopolitique, une bataille pour l'avenir du continent européen »
– Aleksander Kwasniewski, émissaire européen à Kiev et ex-président polonais.
« Sans l'Ukraine, la Russie cesse d'être un empire, mais elle le devient automatiquement avec une Ukraine subornée, puis subordonnée »
– Zbigniew Brzezinski (in Le Grand Echiquier)
# I/ L’ARRIERE-PLAN GEOPOLITIQUE ET IDEOLOGIQUE
L’Ukraine est au cœur de l’affrontement Est-Ouest. Ce 21 novembre Kiev a rejeté la proposition d’accord entre l’Ukraine et l’UE. Pour des raisons économiques – l’accord aurait conduit selon de nombreux experts à la faillite de l’Etat ukrainien en 2014 – mais aussi politiques et géopolitiques. Kiev a en effet privilégié la voie d’intégration eurasiatique proposée par Moscou. Celle que j’ai théorisée dès 2006 sous le nom de « Seconde Europe ».
Avec l’Ukraine on est confronté à un arrière-plan géopolitique, idéologique et politique, qui va bien au-delà des dossiers économiques mis en avant par les médias occidentaux.
1/ L’ARRIERE-PLAN GEOPOLITIQUE :
LA DOMINATION DU « GRAND ECHIQUIER » EURASIATIQUE
Relire Brezinski et son « Grand Echiquier » publié en 1997 !
Disciple de Henry Kissinger – le « Richelieu américain » selon certains – et adepte de la « real politique » comme lui, Brzezinski, d'origine polonaise, a été conseiller du président des Etats-Unis de 1977 à 1981. Depuis 2007, il est avec le financier Söros le conseiller sqpécial d’Obama. La réflexion de Brzezinski est centrée sur les conditions géopolitiques de la puissance américaine et de son contrôle sur l'Eurasie, le « grand échiquier » où Washington doit éliminer tout rival potentiel ou réel. Brzezinski entend définir les conditions de la puissance américaine au XXIeme siècle, la maintenir dans son rôle hégémonique de garants du « Nouvel Ordre Mondial » et pérenniser la sujétion de l'Europe occidentale. Pour maintenir leur leadership, qui n'est rien d'autre que la domination mondiale, les USA doivent avant tout maîtriser le « grand échiquier » que représente l'Eurasie, où se joue l'avenir du monde.
Cette maîtrise repose sur la sujétion de l'Europe occidentale, étroitement liée aux USA dans un ensemble politico-économique occidental, la communauté atlantique cadenassée par l'OTAN (Jean Thiriart parlait de l'OTAN « non comme d'un bouclier mais d'un harnais pour l'Europe »). Elle repose aussi sur l'isolement de la Russie qu'il faut affaiblir irrémédiablement et démembrer. Le danger mortel pour les USA, puissance extra-européenne à l'origine de par sa situation même, serait d'être expulsée d'Europe occidentale, sa tête de pont en Europe. Dans cet objectif, tout rapprochement de l'Europe et de la Russie, toute union eurasienne doit être empêchée par tous les moyens.
Zbigniew Brzezinski écrit : « L'Europe est la tête de pont géostratégique fondamentale de l'Amérique. Pour l'Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent eurasien sont énormes. Plus précieuse encore que la relation avec l'archipel japonais, l'Alliance atlantique lui permet d'exercer une influence politique et d'avoir un poids militaire directement sur le continent. Au point où nous en sommes des relations américano-européennes, les nations européennes alliées dépendent des Etats-Unis pour leur sécurité. Si l'Europe s'élargissait, cela accroîtrait automatiquement l'influence directe des Etats-Unis. A l'inverse, si les liens transatlantiques se distendaient, c'en serait finit de la primauté de l'Amérique en Eurasie ».
L’Ukraine est pour les géopoliticiens américains la clé de la seconde vague d’assaut contre la Russie. Après la destruction de l’Union Soviétique et de la Yougoslavie, il s’agit d’isoler – c’est la stratégie de l’étouffement – la Russie, avant de la démembrer. Pays baltes, Moldavie, Ukraine et Caucase : il faut attirer dans la sphère d’influence américaine – et la politique de « partenariat oriental » de l’UE n’est rien d’autre qu’un cheval de Troie des USA et de son bras militaire l’OTAN à l’Est – les pays de l’ « étranger proche » russe. Les pays qui faisaient partie jusqu’en 1991 de l’Empire russe, puis de l’URSS. Certains géopolitologues US, comme Georges Friedman (l’influent CEO de Stratfor) dans ses deux livres les plus récents, évoquent ouvertement un effondrement de la Russie entre 2020 et 2030. Qui sera démembrée en trois états réduits.
L’Ukraine est la clé de cette bataille pour la domination de l’Eurasie. Qui est la clé de la domination modiale (relire Thiriart, Brezinski et avant eux James Burnham).
La Moldavie – sous pression de l’UE, du NATO et des appétits nationalistes roumains (les rêves de « Grande Roumanie » comme au temps du régime monarchique et fasciste, allié d’Hitler) – en étant l’avant-poste géopolitique. La Roumanie joue un rôle de plate-forme de projection militaire pour l’OTAN et les USA vers la Russie, l’Ukraine, le Belarus et les Balkans. On y installe le réseau de radars et de missiles US, officiellement dirigé contre l’Iran, mais qui vise en fait la Russie. Et les USA construisent à Constansa sur la Mer Noire leur plus grande base navale.
A noter enfin, à la frontière de la Moldavie et de l’Ukraine, sur le Dniester, la petite République Moldave du Dniester, la PMR, improprement connue sous le nom roumain de « Transnistrie » (donné au temps de l’occupation de 1941-44, où la Roumanie fasciste participait avec le Reich nazi à l’agression contre l’URSS), Etat autoproclamé à la fin de l’URSS et pro-russe, qui est un « pivot géopolitique ». La clé du maintien du contrôle russe sur l’Ukraine. Et la véritable raison de l’intérêt des Occidentaux pour la Moldavie.
2/ LA SITUATION POLITIQUE EN UKRAINE :
L’Ukraine est dans une séquence politique qui va des Législatives d’octobre 2012 – gagnée par les partis (globalement) pro russes contre le camp orangiste de 2004 pro occidental recomposé – et les élections présidentielles de 2015. Le régime de Yanoukovitch y joue son maintien au pouvoir et le président ukrainien sa survie politique.
L’UE, avec l’arrogance insoutenable qui caractérise les politiciens de Bruxelles, s’est ingérée dans cette bataille politique et a entendu y dicter sa loi. L’UE a voulu faire de la libération de Yulia Timochenko, l’ex égérie de la « révolution orange » de 2004, en prison pour corruption et abus de pouvoir, une condition obligatoire. Celle que les media occidentaux présentaient comme « la Jeanne d’Arc ukrainienne » (sans rire, notamment ARTE) est aussi et surtout la « gaz princess », une oligarque ukrainienne qui a pillé l’Ukraine, comme ses épigones russes l’ont fait sous Eltsine. Et sa libération visait à faire d’elle la rivale, soutenue par Washington, l’OTAN et l’UE, de Yanoukovitch en 2015. Le président a donc, comme le notait hier un expert ukrainien pour RT, tout fait pour faire capoter les négociations avec l’UE. Faute stratégique majeure des politiciens de Bruxelles.
A noter encore que l’Ukraine est un pays divisé, mal intégré.
A l’Ouest – avec Lviv (Lvov) comme centre – des régions qui historiquement ont fait partie de l’Empire des Habsbourg ou de la Pologne. De religion catholique uniate. De tradition nationaliste et qui a été le cœur du fascisme ukrainien avant 1945 et après 1990, fournissant aussi les gros bataillons de la collaboration avec les nazis (y compris plusieurs divisions Waffen SS). C’est la base anti-russe et pro-occidentale de l’Orangisme. De là viennent aussi les gros bras néofascistes qui tiennent la rue et la base électorale orangiste, les bataillons d’électeurs des Timochenko ou Yutchenko.
A l’Est, des régions historiquement et culturellement liées à la Russie et orthodoxes, des russophones et des russes ethniques majoritaires, aussi des masses ouvrières qui ont la mémoire de l’URSS. Enfin sur la Mer noire et en Crimée – région russe stupidement donnée à l’Ukraine en 1956 par Kroutchev – une population russophone fidèle à la Russie. Et qui avait dans les années 1991-95, où dominait un nationalisme ukrainien anti-russe à Kiev, avait lancé un mouvement indépendantiste et sécessionniste (du type de celui de la PMR).
3/ LA CONFRONTATION IDEOLOGIQUE ENTRE BRUXELLES ET MOSCOU :
Cette confrontation est celle entre la petite-Europe atlantiste autour de l’UE et une grande-Europe eurasiatique autour de Moscou. La confrontation entre Bruxelles et Moscou est aujourd’hui ouverte et va bien au-delà des questions économiques. Elle est politique et surtout idéologique. Elle est un choix ouvert entre deux visions de l’avenir du Continent. Comme l’échec de l’UE en Ukraine, qui a choisi Moscou comme vision d’intégration pan-européenne, la fin du régime atlantiste Sakhasvili en Géorgie, et celui annoncé en Moldavie, viennent de le démontrer.
Plus personne ne conteste aujourd’hui cette thèse géopolitique, énoncée pour la première fois par Jean THIRIART, le père du « Communautarisme européen » dès 1964, selon laquelle « l’Europe va de l’Atlantique à Vladivostok ». Autour de la Russie – avec notamment le Belarus du Président Lukashenko, se reconstitue de Brest (Pologne) à Vladivostok un pôle de puissance, géopolitique, économique et militaire, qui dresse à nouveau sur l’Espace ex-soviétique une grande puissance capable de rivaliser avec Washington et son bras armé militaire l’OTAN. Une SECONDE EUROPE, une AUTRE EUROPE eurasiatique se dresse face à la Petite-Europe atlantiste de Bruxelles liée aux USA. Et cette ‘Seconde Europe’, que j’ai théorisée dès 2006, entend aussi être la rivale idéologique et l’alternative à l’UE.
Lire la 3e édition de mes « Thèses sur la Seconde Europe » :
GEOPOLITIQUE / THESES SUR LA « SECONDE EUROPE » UNIFIEE PAR MOSCOU
https://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/
# II / L’EVENEMENT.
L’UE PERD LA BATAILLE D’UKRAINE FACE A MOSCOU SUR LES DOSSIERS ECONOMIQUES ET POLITIQUES
L'accord d'association proposé par l'Union européenne à l'Ukraine a été enterré ce jeudi 21 novembre, à une semaine de sa signature prévue et longuement attendue, Kiev y ayant renoncé afin de "relancer ses relations économiques avec la Russie". "L'accord à Vilnius ne sera pas signé (…) Notre mission s'achève", a déclaré l'ex-président polonais Aleksander Kwasniewski, émissaire européen qui était dans la capitale ukrainienne avec l'ancien chef du Parlement européen Pat Cox pour une ultime tentative de débloquer la situation dans ce domaine. « C'est une grande bataille géopolitique, une bataille pour l'avenir du continent européen », déclarait encore (avec raison, mais pas dans le sens où il l’entendait) Aleksander Kwasniewski, émissaire européen à Kiev et ex-président polonais.
Un peu plus tôt, le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait signé un décret ordonnant de "suspendre le processus de préparation de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE" et mettant ainsi fin aux espoirs de voir ce pays le signer. Cette décision « inattendue de Kiev » – inattendue pour les journalistes de l’UE, mais pas pour les experts russes ou pour ceux d’EODE – , qui inflige un camouflet à l'UE et a tout l'air d'un succès pour la diplomatie russe, a été prise afin d'"assurer la sécurité nationale, relancer les relations économiques avec la Russie et préparer le marché intérieur à des relations d'égal à égal avec l'Union européenne", selon M. Azarov qui avait rencontré la veille en tête-à-tête son homologue russe Dmitri Medvedev.
RETOUR A LA RUSSOPHOBIE
Immédiatement les politiciens de l’UE se sont lancés dans des déclarations anti-russes. Hélas habituelles. A. Kwasniewski a expliqué la décision de Kiev par "une pression très brutale de Moscou, aussi bien médiatique qu'économique", conduisant pratiquement à l'arrêt des exportations ukrainiennes vers la Russie, alors que "les caisses de l'Etat ukrainien sont vides".
Le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt a fustigé la décision de l'Ukraine. "Le gouvernement ukrainien s'incline très bas devant le Kremlin. A l'évidence, la politique de pressions brutales fonctionne", a-t-il écrit sur Twitter. "L'économie de l'Ukraine est en déclin. Se détourner des réformes de l'UE pour se tourner vers la Russie peut difficilement aider. Cela tue les perspectives d'investissements directs étrangers", a-t-il ajouté.
Mme Dalia Grybauskaite, présidente de la Lituanie – en pointe comme les deux autres états baltes dans la Russophobie – qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a estimé que "la pause dans les relations (entre l'UE et l'Ukraine) pourrait durer très longtemps", dans un entretien avec l'AFP.
Les chefs de l’opposition pro occidentale ont évidemment suivi les accusations de leurs mentors de Washington et Bruxelles. Un dirigeant de l'opposition ukrainienne, Arseni Iatseniouk, a accusé de "haute trahison" le président Viktor Ianoukovitch et a exigé sa destitution. "Si Ianoukovitch refuse de signer l'accord, c'est non seulement de la haute trahison, mais aussi une raison de demander sa destitution et la démission du gouvernement", a-t-il déclaré. Les chefs de l'opposition ont appelé à une manifestation dimanche à Kiev. Leur rêve est de refaire le « Maidan » (la grand place de Kiev) comme en 2004.
MIRAGES DE L’EU ET REALITES CONCRETES RUSSES
« En renonçant à se rapprocher de l'UE au profit de la coopération avec Moscou, l'Ukraine épargne son économie fragile dans l'immédiat, au détriment des perspectives de développement qu'offrait l'option européenne », affirme les experts de l’UE.
En réalité, le « big deal » de l’UE, dont l’économie malade n’a pas les moyens de ses promesses faites en Ukraine ou en Moldavie, ne reposait sur rien de sérieux. Et aurait conduit, de l’avis de nombreux experts, à une faillite de l’Etat ukrainien en 2014. Suivie d’un pillage de l’économie ukrainienne par les occidentaux. Moscou de son côté est venu avec des propositions et une aide concrète. Pour lesquelles l’économie russe a les moyens.
La perspective de cet accord avait fait l'objet ces derniers temps d'une intense lutte d'influence entre l'UE et la Russie. Le conseiller économique du Kremlin, Sergueï Glaziev, avait avancé la semaine dernière une coopération économique se chiffrant en "dizaines de milliards de dollars" si Kiev renonçait à s'associer à l'UE et avait menacé de renoncer aux importations de produits ukrainiens dans le cas contraire.
Le vice-Premier ministre ukrainien Iouri Boïko a déclaré jeudi que Kiev n'avait reçu aucune assurance de la part de l'UE sur la manière dont seraient compensées les pertes occasionnées par la dégradation des relations avec la Russie et les ex-républiques soviétiques restées fidèles à Moscou.
Mes lecteurs qui pratiquent l’Anglais liront avec intérêt mon article (non traduit en Français) sur les aspects économiques du dossier ukrainien :
# EODE THINK TANK/ GEOPOLITICS/ BATTLE FOR EURASIA: EU FAILURE IN UKRAINE
https://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitics-battle-for-eurasia-eu-failure-in-ukraine/
LE CAS TIMOCHENKO. OU COMMENT L’UE A TRACE ELLE-MEME LA LIGNE ROUGE DE SON ECHEC …
Dans la matinée, le Parlement ukrainien dominé par les alliés du président ukrainien a rejeté toutes les propositions de loi permettant le transfert à l'étranger pour des soins médicaux de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, qui souffre de hernies discales. Ce transfert était la condition-clé exigée par les arrogants politiciens de l’UE avant le sommet du partenariat oriental à Vilnius les 28-29 novembre pour signer l'accord d'association avec Kiev. En visite à Vienne, le président Ianoukovitch avait déclaré que la libération de l'ex-Premier ministre, incarcérée depuis 2011 et qui purge – dans un hôpital – une peine de sept ans de prison pour abus de pouvoir, était "impossible" dans le cadre de la législation ukrainienne en vigueur.
Ianoukovitch avait souligné la semaine dernière qu'il ne pouvait être question de permettre à Mme Timochenko, sa rivale à la présidentielle de 2010, d'"échapper à sa responsabilité pénale". "Libérer Timochenko signifie pour Viktor Ianoukovitch en faire le (futur) président et aller lui-même alors en prison", a commenté l'expert ukrainien Rostislav Ichtchenko cité par l'agence de presse Ria Novosti.
En imposant des conditions politiques aux dossiers économiques, l’UE s’est elle-même tirée une balle dans le pied, comme l’a souligné, non sans malice, le Vladimir Poutine.
LE RECOURS DES ORANGISTES A LA RUE ET A L’EMEUTE
Le camp orangiste a choisi la rue comme alternative à son échec parlementaire. L'opposition ukrainienne pro-occidentale a organisé ce dimanche à Kiev la plus grande manifestation depuis la Révolution orange de 2004, réclamant que le gouvernement signe un accord d'association avec l'UE, tandis que des incidents ont éclaté en marge du rassemblement.
Ce rassemblement était de loin le plus important à Kiev depuis la Révolution orange il y a neuf ans – une « révolution de couleur » encadrée et financée par l’Occident et ses organismes spécialisés, comme le réseau OTPOR-CANVAS -, qui avait entraîné l'annulation de l'élection à la présidence de M. Ianoukovitch, alors que ce dernier s'était déclaré vainqueur du scrutin de 2004 (Il a ensuite été élu à la magistrature suprême en février 2010).
Des centaines de manifestants ont tenté de prendre d'assaut le siège du gouvernement au centre de la capitale — après la manifestation qui a réuni des dizaines de milliers de participants sur la place de l'Indépendance — mais ils ont été repoussés par la police à coups de matraques et de gaz lacrymogènes, selon un correspondant de l'AFP. D »es irréductibles se sont dirigés vers le siège du gouvernement non loin de la place de l'Indépendance et ont tenté de briser un cordon de policiers chargés de protéger le bâtiment, certains jetant des pierres en direction des forces de l'ordre », a indiqué un correspondant de l'AFP. Ces manifestants s'en sont pris à la police et criaient "Révolution!", avant d'être repoussés par la police qui les a chargés. Un autre groupe de manifestants s'est rassemblé devant le bâtiment de l'administration présidentielle, selon des médias.
La police n'a procédé à aucune interpellation, se contentant de protéger les entrées des bâtiments du gouvernement et de la présidence.
Ioulia Timochenko, l'ex-Première ministre et adversaire politique du président Ianoukovitch, en prison sous l'accusation d'abus de pouvoir, a appelé à accentuer la pression sur le gouvernement avant le sommet du Partenariat oriental de l'UE à Vilnius les 28 et 29 novembre, au cours duquel l'accord avec l'Ukraine devait être initialement signé. "Aujourd'hui, nous avons un objectif très précis: contraindre Viktor Ianoukovitch à revenir sur sa décision humiliante" de ne pas signer, a déclaré Mme Timochenko, selon un communiqué.
L’opposition orangiste – qui n’est pas pro « européenne » mais pro occidentale car la Russie c’est aussi l’Europe, dont l’UE n’a pas le monopole – rêve d’une nouvelle ‘révolution de couleur’ comme en 2004. Mais les temps ont bien changé …
Luc MICHEL
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Photo : Emeute pro-occidentale à Kiev ce 25 novembre 2013.
Géo-économie du bloc Ukraine-Moldavie-Belarus.