Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 09 20/ Série IV/
Avec AFP
"On estime que les exportations d'énergies fossiles ont contribué pour 43 milliards d'euros au budget fédéral russe", selon un rapport atlantiste.
La Russie a engrangé 158 milliards d’euros de revenus tirés des exportations d’énergies fossiles en six mois de guerre, profitant de cours élevés, selon le rapport d’un centre de recherche atlantiste publié ce mardi.
« La flambée des cours des énergies fossiles signifie que les revenus actuels de la Russie sont bien au-dessus de ceux des années précédentes en dépit des réductions des volumes exportés », souligne le rapport du Centre for research on energy and clean Air (CREA), basé en Finlande.
Les cours du gaz se sont envolés à des niveaux historiques en Europe tandis que ceux du pétrole ont fortement grimpé au début de la guerre avant de reculer plus récemment.
« On estime que les exportations d’énergies fossiles ont contribué pour 43 milliards d’euros au budget fédéral ruse », ont calculé les auteurs.
Ces chiffres ont été estimés sur les six premiers mois de la guerre qui a suivi l’entrée en Ukraine de la Russie, du 24 février au 24 août.
Sur cette période, le CREA estime que le premier importateur des énergies fossiles russes a été l’Union européenne (pour 85,1 milliards d’euros), suivie par la Chine et la Turquie.
L’UE a décidé d’un embargo progressif sur ses importations de pétrole et de produits pétroliers. Elle a aussi déjà mis fin à ses achats de charbon mais le gaz russe, dont elle est très dépendante, n’est pour l’instant pas concerné.
Le CREA juge en revanche que des règles « plus fortes » doivent être mises en place pour éviter que le pétrole russe n’entre sur des marchés sur lesquels il est censé être interdit. Les sanctions occidentales sont aujourd’hui trop aisément contournées, selon lui.
De leur côté, les pays du G7 ont décidé vendredi de plafonner « urgemment » le prix du pétrole russe, un mécanisme complexe à mettre en place et destiné à porter un nouveau coup à la manne énergétique de Moscou.
En réalité, cela ne fera qu’augmenter les prix ! « Même si Bruxelles a touché le fond, ses dirigeants font preuve de résilience pour continuer à creuser. Un chef-d’œuvre qui trouvera certainement sa place dans les livres d’histoire », dit Le Temps (Genève). Cette guerre économique brisera encore plus le fragile équilibre des marchés des matières premières, affolés par le spectre des pénuries d’énergie sur le Vieux Continent.
Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
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