#LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ QUELLE ANALYSE DU SOMMET TRIPARTITE D’ANKARA SUR LA SYRIE ?

 

LM.GEOPOL - Sommet ankara (2018 04   04) FR (1)

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 04 04/

 

« La diplomatie est le langage du mensonge »

– V.V. Poutine (Club Valdai, Sept. 2014).

 

Les dirigeants russe, iranien et turc se sont réunis ce mercredi à Ankara pour discuter d'un règlement du conflit en Syrie, « où les trois pays se sont imposés en maîtres du jeu » (dixit l’AFP). Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani ont échangé une poignée de main et de larges sourires diplomatiques devant les caméras avant d'entamer les discussions au palais présidentiel à Ankara.

 

Je ne reviendrai plus sur le lond débat à propos des gesticulations opportunistes d’Erdogan en Syrie (1). Simplement relire ce qu’en disent les généraux américains (que certains disent « fachés » avec Erdogan – sic) : « Ankara est un allié fiable de Washington au sein de l’OTAN et ses inquiétudes en ce qui concerne la sécurité de ses frontières-sud sont parfaitement fondées » (Général George Vottel, commandant du CentCom US » ! (2)

 

Venons-en au Sommet tripartite d’Ankara, évolution du « processus d’Astana » et de la conférence de Sotchi …

 

I –

LES QUESTIONS QUE POSE LE SOMMET TRIPARTITE D’ANKARA

 

Moscou et Téhéran, qui soutiennent Damas, et Ankara, qui appuie des rebelles syriens à majorité djihadiste (même France24 parle d’ « armée turco-djihadiste » à Afrin), sont les parrains du processus d'Astana qui a notamment permis la mise en place de quatre « zones de désescalade visant à réduire les affrontements en Syrie ». L'objectif de ce sommet tripartite est "de réorganiser et de renégocier les zones d'influence" et "réfléchir à l'avenir du nord de la Syrie (…) après le retrait américain", estime Jana Jabbour, docteur associé au CERI/Sciences Po et spécialiste de la Turquie.

 

Dans la réalité, derrière les sourires diplomatiques, chacun tire des avantages immédiats. Moscou exploite les failles et les contradictions du Bloc américano-atlantiste (dont Ankara est un membre important). Et fait de bonnes affaires (centrale nucléaire, système anti-missiles). Erdogan met la pression sur Washington, démontre qu’il est indispensable en Syrie et met hors jeu ses ennemis kurdes. Sur la table du poker menteur du « nouveau grand jeu syrien », les enchères montent. Il faudra un jour pourtant abattre les cartes …

 

LES AGENDAS D’ANKARA, DE MOSCOU ET DE TEHERAN SONT-ILS COMPATIBLES ?

 

Mais la quête d'un règlement du conflit syrien, importé par les USA, l’OTAN, les monarchies du Golfe et la Turquie, précisément, 2011, patine notamment du fait des intérêts contradictoires de Moscou, Ankara et Téhéran et de divergences sur le maintien au pouvoir du président syrien Bachar al-Assad. La dernière rencontre entre les trois dirigeants sur le dossier syrien a eu lieu le 22 novembre à Sotchi, aboutissant à un « Congrès national syrien » dans la station balnéaire russe qui s'est soldé par un échec retentissant. Il en est de même à l’issue de sommet d’Ankara.

 

LES OCCIDENTAUX SONT-ILS HORS JEU EN SYRIE ?

 

Le président américain Donald Trump a en effet réaffirmé mardi qu'il souhaitait retirer les militaires américains déployés en Syrie dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Et mercredi que ses troupes resteraient si … les saoudiens payaient leurs frais d’occupation. Tactique habituelle de Trump, visant à faire monter la mise. « Ce retrait des Etats-Unis laisserait les mains libres à la Turquie, la Russie et l'Iran, qui dominent désormais le jeu sur le terrain », disent certains analystes bien naïfs. Les Etats-Unis sèment habilement le doute sur un éventuel retrait de leurs troupes. La Maison Blanche a ainsi estimé mercredi que la "mission militaire" visant à éradiquer le groupe Etat islamique (EI) en Syrie touchait à sa fin mais n'a donné aucune indication sur un éventuel calendrier de retrait des troupes américaines. Jugeant que l'EI était "presque complètement détruit", l'exécutif américain souligne que les Etats-Unis et leurs partenaires restent déterminés "à éliminer la petite présence de l'EI en Syrie qui (…) n'a pas encore été éradiquée". "Nous continuerons à échanger avec nos alliés et amis concernant l'avenir", ajoute le communiqué qui n'évoque à aucun moment un retrait de troupes, évoqué à plusieurs reprises ces derniers jours par le président Donald Trump.

 

Ce qui est réel, c’est la marginalisation complète de la France, Paris (engagée dans un soutien irréaliste aux kurdes et dans une polémique virulente – comme le nouveau sultan les aiment à usage intérieur – avec Erdogan) et Washington étant engagés contre Assad en Syrie depuis 2011. Mais cette marginalisation arrange bien Trump, qui vassalise chaque jour davantage Paris au Levant, mais aussi en AFRIQUE.

 

Le hors jeu des USA en Syrie n’est qu’apparent. Car, précisément, ils jouent sur du velours avec leur allié turc de l’OTAN. Rappelons l’absence d’illusions à Téhéran : « En Syrie, la Turquie sert de cheval de Troie à l’OTAN. D’ailleurs, depuis la normalisation de ses liens avec la Russie, Ankara  n’a cessé de s’orienter en ce sens : à mesure qu’elle progresse, l’OTAN avance aussi », analyse l’Agence ‘Fars’ (Iran, 22 mars 2018). Analyse que je partage entièrement …

 

QUELLES SONT LES OBJECTIFS STRATEGIQUES ANTAGONISTES DES TROIS PARTICIPANTS ?

 

Au cours de ce sommet, "il faut tout simplement faire un certain bilan et dessiner les perspectives", a déclaré le représentant spécial du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev, cité par l'agence publique russe RIA Novosti, estimant que ces perspectives étaient "en principe bonnes".

 

Grâce au soutien de Moscou et Téhéran, le gouvernement d'Assad a réussi à reprendre plus de la moitié du territoire syrien. Et Lavrentiev a estimé mardi que l'armée syrienne devrait reprendre aux rebelles le contrôle total de la Ghouta orientale au cours des "prochains 7-10 jours". Assad "a besoin (de Moscou et Téhéran) pour reprendre du terrain et rester à flot économiquement", souligne Aron Lund, du think-tank américain Century Foundation.

 

Dans l'autre camp, Ankara a aidé des rebelles djihadistes acquis à sa cause à prendre le contrôle de larges pans de territoire dans le nord du pays, à la faveur de l'offensive turque contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). Les militaires turcs aidés de supplétifs syriens (que Damas, Moscou et Téhéran qualifient à juste titre de terroristes) ont pris en mars le bastion kurde d'Afrine, et Erdogan menace désormais de marcher vers l'est, notamment sur Minbej …

 

Damas exige le retrait des forces turques. Appuyé par Téhéran !  Cité par l'agence Irna, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré mardi soir "qu'aucune justification n'est acceptable pour violer l'intégrité territoriale de la Syrie". Le président Rohani a estimé dans son discours que la ville d'Afrine, arrachée par Ankara aux YPG le mois dernier, "devrait être transférée au contrôle de l'armée syrienne". En présence d’Erdogan, Rohani a ajouté : « La souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie doivent être respectées par tous les protagonistes régionaux et internationaux. La présence de forces militaires étrangères en Syrie n’est légale qu’après avoir reçu l’autorisation du gouvernement syrien. Il est inadmissible que certains gouvernements œuvrent ouvertement pour s’emparer du territoire syrien ou démembrer ce pays. »

 

La province rebelle d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) reste également un sujet brûlant, surtout si Damas décide de s'y attaquer. Cette région est la seule a encore échapper en effet presque entièrement au contrôle du gouvernement syrien, et est actuellement dominée par les jihadistes de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Alliés d’Ankara ! "Les tensions russo-turques vont émerger à nouveau lorsque la coalition prorégime se concentrera à nouveau sur la province d'Idleb", anticipe Elizabeth Teoman, analyste à l'Institute for study of war (ISW).

 

ERADIQUER LE TERRORISME EST-IL COMPATIBLE AVEC ANKARA DANS LE GRAND JEU SYRIEN ?

 

Dans une partie de son discours à Ankara, le président Hassan Rohani a évoqué que « malgré la défaite militaire de Daech, du Front al-Nosra (rebaptisé Front Tahrir al-Cham) et d’autres organisations terroristes, certaines puissances continuaient malheureusement à financer et à armer les résidus de ces groupes pour pouvoir les instrumentaliser ». « Cela permet à ces organisations terroristes de continuer leurs actions sauvages contre les citoyens syriens, dont les habitants de Damas », a souligné le président iranien.

 

Mais Quels sont les principaux pays qui ont alimenté en armes les groupes terroristes en Syrie? Le président Rohani a ajouté que « l’application équilibrée et complète de toutes les clauses de la résolution 2401 du Conseil de sécurité a été rendu impossible par les interventions des puissances étrangères, qui ne cessent de menacer le gouvernement légitime de la Syrie et se servent de tous leurs moyens pour empêcher le combat contre les organisations terroristes qui ont longtemps profité du soutien des puissances occidentales et régionales ». « Le combat contre les organisations terroristes doit se poursuivre en Syrie jusqu’à l’éradication de ces groupes », a conclu Rohani. Le souci étant qu’Ankara est allié à une partie de ces groupes !

 

II –

DERRIERE LES ILLUSIONS SUR ANKARA : LA REALITE DE L’AXE GEOPOLITIQUE MOSCOU-TEHERAN

 

« L’Iran est une grande puissance régionale et les Iraniens sont une nation intelligente dont la place, les droits et les intérêts nationaux et régionaux doivent être respectés par tous les États »

– V. V. Poutine (ce 4 mars à Ankara).   

 

Alors que l’agenda immédiat d’Erdogan, et surtout son projet géopolitique (3), sont incompatibles, un axe géopolitique se renforce chaque jour davantage : celui du partenariat russo-iranien.

 

POUTINE :

« L’IRAN ET LA RUSSIE DEVELOPPERONT LEUR COOPERATION DANS DIVERS DOMAINES »

Avant le sommet tripartite d’Ankara sur la Syrie, qui a réuni ce mercredi les trois présidents iranien, russe et turc, le président iranien Hassan Rohani s’est entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine de la coopération irano-russe. Une rencontre bilatérale qui met en lumière les antagonismes réels du Sommet tripartite. « Les relations entre la Russie et l’Iran ne sont pas seulement bilatérales ; leur dimension et leur impact géostratégique, à la lumière des variations sur les scènes internationale et régionale », animent les observateurs.

 

Au cours de cette rencontre, Rohani a insisté sur « l’importance de l’application minutieuse des accords conclus entre Téhéran et Moscou dans divers domaines, notamment l’économie, l’énergie, les transports et le transit ». Il a estimé que « le développement des relations interbancaire faciliterait la circulation des hommes d’affaires et des touristes entre les deux pays et permettrait l’essor des échanges commerciaux entre la Russie et l’Iran ». Il a souhaité que « les deux pays aient le plus vite possible recours à leurs monnaies nationales respectives dans leurs échanges bilatéraux » (dédolarisation).

 

Quant à la coopération stratégique entre Téhéran et Moscou, le président Hassan Rohani a plaidé pour « la poursuite des coordinations visant à soutenir le processus politique en Syrie afin de rétablir la paix et la stabilité dans toute la région ». Il a rappelé que « durant ces quatre dernières années, il a rencontré douze fois son homologue russe Vladimir Poutine et que ces contacts à haut niveau ont permis à l’Iran et à la Russie d’arriver à rapprocher leurs points de vue de manière très constructive sur de nombreux dossiers régionaux et internationaux ».

 

Au cours de cette rencontre, le président russe Vladimir Poutine a salué le « développement de la coopération irano-russe tant au niveau régional qu’international ». Il a insisté sur « le caractère positif de cette coopération notamment en Syrie », et a prôné « le maintien de contacts réguliers entre les autorités iraniennes et russes ». « L’Iran est une grande puissance régionale et les Iraniens sont une nation intelligente dont la place, les droits et les intérêts nationaux et régionaux doivent être respectés par tous les États », a déclaré le président Poutine. Le président Poutine a fait état de la « ferme volonté de Moscou de poursuivre ses coopérations politiques, économiques, défensives et énergétique avec Téhéran », en annonçant que Moscou « développerait sa participation et ses investissements dans divers secteurs économiques et industriels de l’Iran ». Comme son homologue iranien, le président russe a également soutenu « le renforcement des relations interbancaires et l’usage des monnaies nationales dans les échanges commerciaux ».

 

En ce qui concerne l’accord nucléaire entre l’Iran et les six grandes puissances, le président Vladimir Poutine a « salué le respect par l’Iran de tous ses engagements dans le cadre du Plan global d’action conjoint (PGAC) ». Il a appelé « la communauté internationale à soutenir le PGAC », en estimant que « toute atteinte portée contre ce plan serait un grand préjudice à la solution diplomatique des différends dans la région et dans le monde entier ».

 

LES LIENS GEOSTRATEGIQUES ET GEOECONOMIQUES ENTRE L’IRAN ET LA RUSSIE SE RESSERRENT

 

« Les relations entre la Russie et l’Iran ne sont pas seulement bilatérales ; leur dimension et leur impact géostratégique, à la lumière des variations sur les scènes internationale et régionale, animent les observateurs »

– Fars  (4 mars 2018).

 

Le site de la chaîne Al-Jazeera rapporte que « l’Iran s’est arrogé une place particulière dans la politique étrangère de la Russie. Il est considéré par Moscou comme un pays privilégié dans la coopération régionale, selon les termes du Concept de politique étrangère de la Fédération de Russie (approuvé par le président russe Vladimir Poutine le 30 novembre 2016) ».

 

Hormis les facteurs géostratégiques (dont l’alliance militaire en Syrie) qui favorisent le rapprochement des deux pays, ce qui pourrait renforcer le lien qui unit la Russie à l’Iran est aussi d’ordre économique :

 

1. Le niveau des échanges commerciaux est sans doute considérable, mais dans le domaine des transports, les projets à venir sont encore plus prometteurs. Le projet de construction d’un canal transiranien qui traverserait l’Iran du nord au sud et relierait la mer Caspienne au golfe Persique est toujours d’actualité. Il atteindrait l’Europe du Nord et contribuerait au transit de 10 millions de tonnes de marchandises par an. L’importance stratégique du projet est notamment due à l’Iran, qui entrerait dans la chaîne de liaison entre l’Asie et l’Europe. « L’histoire de ce projet stratégique est déjà vieille de plusieurs décennies […] et revêt une grande importance pour, entre autres, les relations russo-iraniennes », déclarait en 2016, Bahram Amirahmadiyan, expert en géographie politique, à l’agence Interfax.

 

2. Dans le secteur énergétique, l’Iran et la Russie possèdent d’énormes ressources pétrolières et gazières, parmi les plus grandes au monde, et s’évertuent à promouvoir leurs coopérations dans ce domaine.

 

3. Autre domaine où se renforcent les relations irano-russes : la coopération régionale. Elle ne concerne pas seulement le Moyen-Orient, mais s’étend à l’Asie centrale, au Caucase et à la mer Caspienne. Ces zones sont en relation directe avec la sécurité intérieure de la Russie. L’Iran possède avec ces trois régions névralgiques des frontières communes, d’où l’importance du maintien d’une interaction avec l’allié russe.

 

4. L’axe de la Résistance et le défi de l’Occident : les deux pays sont confrontés à l’influence et à la présence militaire des États-Unis et des pays occidentaux dans la région. L’objectif principal de ces derniers est de contrer la puissance russe. L’OTAN étudie l’encerclement de la Russie à l’est et cherche donc à élargir ses activités en se rapprochant de l’Iran et des pays de la mer Caspienne.

 

5. Le Moyen-Orient est le point de départ de la Russie si elle veut recouvrer son lustre d’antan. Or, la région est un champ de rencontre incontournable avec l’Iran, tout comme l’est la Syrie, où les deux pays sont entrés en action pour défendre leurs intérêts, ce qui leur a permis de raffermir leur partenariat. Pour Téhéran, Moscou peut contrebalancer les positions américaines. Et pour Moscou, Téhéran a suffisamment d’influence dans la région pour faire face aux États-Unis.

 

6. Par ailleurs, certains faits illustrent encore plus leur rapprochement : suite aux dernières évolutions en Iran, la Russie a manifesté un grand soutien au gouvernement iranien, jusqu’à s’opposer à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui devait se tenir en janvier à la demande des États-Unis au sujet de la crise iranienne. Fin février, elle a opposé son veto à une résolution britannique soutenue par les États-Unis et la France, qui visait à renouveler l’embargo sur les armes au Yémen en épinglant l’Iran, et a fait adopter à l’unanimité une résolution technique épargnant Téhéran.

 

Il va de soi que face à la pression des États-Unis et de l’Occident, l’Iran et la Russie ne cessent de resserrer leurs liens, qui toutefois, n'ont pas encore atteint une véritable coalition stratégique. Leurs intérêts communs au Moyen-Orient, en Asie centrale et dans le Caucase sont trop importants pour que leurs relations soient mises à mal aisément.

 

LE CIMENT DE LA GUERRE EN SYRIE :

« L’IRAN RESOLU A ERADIQUER LES TERRORISTES EN SYRIE AUX COTES DE LA RUSSIE » (GENERAL HATAMI)

 

Au premier jour de sa visite en Russie, ce 4 avril, le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami a rencontré son homologue russe, Sergueï Choïgou. Lors de sa rencontre avec son homologue russe Sergueï Choïgou au seuil de la ‘7e Conférence de Moscou sur la sécurité internationale’ (4), le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami a déclaré : « L’Iran accorde une importance toute particulière à la Conférence de Moscou, d'où sa présence constante et assidue jusqu'ici. »

 

Le responsable iranien a par ailleurs présenté ses félicitations au gouvernement, à son homologue et à la nation russe à l’occasion de la victoire de Vladimir Poutine aux élections présidentielles, en remerciant Moscou pour avoir « balisé le terrain à l’embellie des relations bilatérales ». « La coopération réciproque dans le cadre de l’accord militaire signé en 2015 par les deux pays montre une croissance remarquable », a ajouté le ministre iranien. Il a également martelé que « La coopération Iran/Russie se poursuivra jusqu’à l’éradication totale des terroristes en Syrie. L’Iran reste fidèle à la Russie dans la lutte contre le terrorisme.»

 

Pour sa part, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a remercié l’Iran d'avoir accepté l’invitation de la Russie de participer au nouveau round des négociations d’Astana sur la Syrie, avant d’indiquer que les deux pays avaient pu reprendre une grande partie du territoire syrien aux terroristes. « La coopération bilatérale reste à développer notamment pour assurer la sécurité dans la région et pouvoir rapatrier les déplacés syriens », a-t-il précisé. Le responsable russe a souligné que « Lors de la Conférence de Moscou, les consultations sur les sujets que négocieront les présidents iranien, russe et turc se poursuivront. »

 

NOTES ET RENVOIS :

 

(1) Depuis le mois d’août 2016, je parle de « gesticulations diplomatiques opportunistes » à propos des critiques d’Erdogan contre les USA et du soi-disant « rapprochement avec la Russie » avancée par les « géopolitologues de l’émotion immédiate » (Qui est tout sauf de la géopolitique) des médias russes. La diplomatie d’Erdogan (car c’est bien d’un pouvoir personnel qu’il s’agit) n’est ni atlantiste ni eurasiste (sic), elle est foncièrement opportuniste. Quelques jours après avoir participé aux « processus d’Astana », qualifié par la presse russe de « nouveaux Yalta, d’où les USA ont été exclus » – et où Moscou a marqué sa volonté de maintenir Bachar al-Assad au pouvoir -, voici Erdogan qui prétendait « chasser le président syrien du pouvoir ». Et qui dans la même foulée se rapprochait de Trump. La diplomatie néo-ottomane  d’Erdogan ce ne sont plus des « tournants » mais le « grand 8 » des parcs d’attraction !

 

(2) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

FAILLITE DE LA ‘GEOPOLITIQUE DE L’EMOTION”: OUI LA TURQUIE D’ERDOGAN ET DE L’OTAN EN SYRIE ROULE TOUJOURS POUR LES USA (PRESSE IRANIENNE)

sur http://www.lucmichel.net/2018/03/08/luc-michels-geopolitical-daily-faillite-de-la-geopolitique-de-lemotion-oui-la-turquie-derdogan-et-de-lotan-en-syrie-roule-toujours-pour-les-usa/

 

(3) L’orientation géopolitique de la Turquie d’Erdogan, qui se veut néo-ottomane, reste et restera atlantiste, car ce projet néo-ottoman ne peut se faire au Proche-Orient et en Asie centrale que contre le projet eurasiste russe (là situation était géopolitiquement similaire à la fin de la première guerre mondiale, où Turcs pantouranistes d’Enver Pacha et bolchéviques s’opposèrent au nom de deux visions géopolitiques antagonistes (Néoeurasisme vs Pantouranisme ou Néo-ottomanisme). La diplomatie d’Erdogan (car c’est bien d’un pouvoir personnel qu’il s’agit) n’est ni atlantiste ni eurasiste (sic), elle est foncièrement opportuniste.

Contrairemant à ce qu’avancent les eurasistes russes de droite, le Pantouranisme n’est pas une « version turque de l’Eurasisme », mais un projet géopolitique opposé, celui d’un empire turc en Asie centrale et au Caucase qui empêcherait par son existence même toute unification eurasiatique. Le combat d’Enver Pacha perdu contre les bolchéviques au début des Années ’20, qui entendaient restaurer de facto l’empire russe (selon la vision de Staline qui annonce déjà la « Troisième Rome nationale-bolchévique » de la fin des Années 20) s’inscrit dans l’opposition fondamentale entre les deux projets géopolitiques. Les rêveries ésotériques et mystiques orientales, dont les eurasistes russes de droite ont encombré la géopolitique néoeurasiste, celle de Thiriart, expliquent cette incompréhension fondamentale du Pantouranisme.

 

Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

LE SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT RUSSO-TURC’(II) :

COMMENT LES PROJETS GEOPOLITIQUES NEOEURASISTE RUSSE ET TURC (INTEGRATION DANS L’UE OU PANTOURANISME) SONT ANTAGONISTES !?

sur http://www.lucmichel.net/2017/11/08/luc-michels-geopolitical-daily-le-soi-disant-rapprochement-russo-turcii-comment-les-projets-geopolitiques-neoeurasiste-russe-et-turc-integration-dans-lue-ou/

 

(4) La 7e Conférence sur la sécurité internationale s’est ouverte ce mercredi 4 avril à Moscou en présence du président iranien Hassan Rohani et ses homologues russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.

 

(Sources : Reuters – AFP –Fars – Interfax – EODE Think-Tank)

 

Photos :

Sommet tripartite à Ankara.

Le président iranien Hassan Rohani rencontre son homologue russe Vladimir Poutine à Ankara, le 4 avril 2018.

Le ministre iranien de la Défense le général de brigade Amir Hatami (à droite) et son homologue russe Sergueï Choïgou (à gauche).

 

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

 

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :

Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –

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