Karel Huybrechts pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2023 11 15/ Série V/
« Macron, l’équilibriste (…) Un exercice d’équilibrisme. Une déclinaison du fameux « en même temps » dont il a fait son mantra. »
– Le Soir.
« Aladdin Macron, le derviche tourneur »
– France24.
* Voir aussi Luc Michel :
Déclassement de la France : aussi au Moyen-Orient !
https://www.palestine-solidarite.fr/declassement-de-la-france-aussi-au-moyen-orient/
A la Une de la presse, ce mercredi 25 octobre, les réactions à la visite d’Emanuel Macron au Proche-Orient. Le président français se trouve à présent en Jordanie, après s’être rendu en Israël et en Cisjordanie.
"Ne pas ajouter des larmes aux larmes" : Le Parisien/Aujourd’hui en France tente de résumer l’exercice très périlleux auquel se livre Emmanuel Macron, qui chercherait à "avancer des solutions, sans (trop) fâcher ni les uns ni les autres", d’après le journal, qui dit ne pas savoir "si ce voyage se soldera par un succès"…
"LE PARALLELE ENTRE LE MOUVEMENT PALESTINIEN ET DAECH RISQUE D’ETRE MAL REÇU DANS LES PAYS ARABES"
Emmanuel Macron, dont la proposition que la coalition internationale contre l'organisation Etat islamique "lutte aussi contre le Hamas" est étrillée par Le Figaro. Le journal relève que "le parallèle entre le mouvement palestinien et Daech risque d’être mal reçu dans les pays arabes" et estime que "le talent" du président "de vouloir à tout prix cocher toutes les cases", la libération des otages, la destruction du Hamas, l’instauration d’une "trêve humanitaire", et l’évitement d’une "escalade régionale", que ce talent est aussi son "point faible" – au point d’en avoir le tournis. "Plus ses interlocuteurs se succèdent, plus la diplomatie française ressemble au ballet d’un derviche tourneur", cingle le journal, en faisant mine de se demander si "Aladdin Macron a plongé dans les mirages de l’Orient, à peine son tapis volant posé en Terre sainte".
Malgré le rapide rétropédalage auquel elle a donné lieu, la proposition de "coalition internationale" contre le Hamas a marqué les esprits, et est largement évoquée, par la presse israélienne, d’abord. The Jerusalem Post note que "la France a pris une position particulièrement ferme sur la nécessité d’évincer le Hamas de Gaza", et qu’elle pourrait "envisager une aide militaire, même si les détails de ce que cela signifie sont restés très vagues".
"EMMANUEL MACRON DIRIGE UNE CAMPAGNE POUR ETENDRE LA GUERRE"
Proposition qui n’a pas échappé non plus à la presse arabe, qu’elle soit proche du Qatar, comme Al Araby Al Jadeed, qui annonce qu’"Emmanuel Macron dirige une campagne pour étendre la guerre"; ou saoudienne, comme Arab News, qui exprime son "scepticisme" et cite des experts assurant que "l’unanimité" autour de la campagne contre l'organisation Etat islamique ne sera pas possible dans une campagne contre le Hamas, et prévenant que plusieurs membres de la coalition "ne partagent absolument pas la position française sur le groupe islamiste", à commencer par le Qatar, la Jordanie et la Turquie.
LA PRESSE ARABE EXPRIME AUSSI SON INDIGNATION FACE A LA SITUATION HUMANITAIRE A GAZA.
Le journal émirati The National alerte sur le manque de carburant à Gaza – et sur les répercussions de cette pénurie, en particulier pour les hôpitaux.
Cette situation catastrophique a conduit le secrétaire général de l'ONU à demander un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" – une requête qui a provoqué la "fureur" des Israéliens, d’après le journal britannique The .
Un "cessez-le-feu" pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza est demandé, entre autres, par l’ONU. D’après le quotidien espagnol El Pais, qui a eu accès à un projet de déclaration du Conseil européen, l’UE cherche également à formuler une demande en ce sens, mais plusieurs États membres, dont la Suède se montrent "réticents" à avoir des exigences vis-à-vis du gouvernement israélien, tandis que d’autres veulent seulement soutenir les appels de l’ONU en faveur d’une "pause humanitaire", mais refusent de parler de "cessez-le-feu" comme certains l’exigent, ce qui donne lieu à une délicate "gymnastique linguistique diplomatique", selon El Pais.
Loin du bruit et de la fureur, le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung dresse le portrait d’un homme dont le rôle sera peut-être crucial, précisément, dans la libération des otages : le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Muhammad bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani, présenté comme "l’un des trois hommes les plus puissants de ce petit mais extrêmement riche émirat". Le dirigeant aurait su gagner "la confiance des Etats-Unis et d'Israël, mais aussi de l'Iran", et serait un très fin connaisseur du dossier israélo-palestinien, qu’il suit depuis 2016.
LES ETATS-UNIS SONT-ILS REELLEMENT EN MESURE DE GERER AUTANT D’ENGAGEMENTS?
Dissensions, également, entre l’armée et le gouvernement israéliens, d’une part, et Israël et les Etats-Unis, d’autre part. The Times of Israël fait état de la volonté de Tsahal de lancer une offensive terrestre contre Gaza sans tarder. "L'armée veut mener une incursion, même au prix de lourdes pertes, et craint que le gouvernement n’en donne jamais l'ordre", assure le journal. Le gouvernement de Benyamin Netanyahu se retrouve entre le marteau et l’enclume, confronté, également, aux réticences de l’Administration américaine. The New York Times fait état de ses "inquiétudes", "concernant le plan d'action d'Israël à Gaza" et de l’envoi, par le Pentagone, d’officiers "pour aider les Israéliens à relever les défis" liés à cette "guerre urbaine" à Gaza, "où le Hamas entretient des réseaux de tunnels complexes sous des zones densément peuplées".
Engagés sur deux fronts à la fois, et peut-être trois, demain, avec Taïwan, les Etats-Unis sont-ils réellement en mesure de gérer autant d’engagements?
The Economist s’inquiète de voir la superpuissance américaine "débordée". "La Chine et la Russie ne proposent peut-être aucun substitut à la diplomatie américaine, mais elles seraient plus qu'heureuses d’une éventuelle déconfiture américaine", prévient le magazine britannique.
Les Etats-Unis, dont l’interventionnisme a battu son plein pendant la guerre froide.
VISITE D'EMMANUEL MACRON EN ISRAËL : "SUR UN FIL"
L’Orient Le jour précise que cette visite intervient au lendemain d’un "débat tendu" à l’Assemblée nationale, où Elisabeth Borne, la Première ministre a rappelé la "position indépendante" de la France pour "aider à tracer le chemin de la paix" au Proche-Orient. Le quotidien libanais, critiquait il y a trois jours, les "tergiversations" du président français, attribuées à des "considérations politiques" et à des "enjeux de politique intérieure.
Aujourd’hui-en-France évoque "un voyage sous haute tension" et un "équilibre périlleux" pour Emmanuel Macron, confronté à un exercice "difficile, tant sur le terrain diplomatique que sur le plan politique interne, compte tenu de l’extrême sensibilité du dossier en France".
Une visite "sur le fil", d’après Libération, qui parle d’un "exercice de funambule à haut risque" pour le président, en rappelant que la France "déplore au moins 30 morts dans les attaques du Hamas" et "reste suspendue au sort de ses otages".
A peine entamée, cette visite suscite déjà les critiques d’une partie de la presse française. Le Figaro estime qu’elle intervient tard, trop tard, 17 jours après l’attaque du Hamas. "Quelle mouche a donc piqué notre jeune président suractif et connecté, pour que lui échappe la dimension extraordinaire de l’événement? Ne fallait-il pas sauter dans l’avion présidentiel pour aller exprimer sa solidarité à Tel-Aviv, comme Jacques Chirac l’avait fait sans barguigner à New York après le 11-Septembre 2001?", fait mine de s’interroger le journal, qui demande à Emmanuel Macron d’associer à "l’indispensable déclaration d’amitié à Israël" une "exhortation à la modération et au respect d’un droit humanitaire" – autrement dit, le "et en même temps", à "contretemps".
"LA FRANCE APHONE"
Emmanuel agit trop tard pour Le Figaro, et trop peu pour L’Humanité, qui l’accuse de s’être "aligné derrière Israël", au risque "d’entacher sa crédibilité", et alors même que l’opinion mondiale "réclame un cessez-le-feu". "La France aphone" : pour l’Huma, Emmanuel Macron "veut la paix sans renier la guerre". Le "et en même temps", encore et toujours.
Pendant ce temps, les bombes continuent de pleuvoir sur Gaza, rappelle The Guardian.
Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
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