Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 10 17/ Série IV/
(avec AFP)
* Lire aussi Partie I :
Le maintien de la ligne idéologique anti-américaine :
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/posts/pfbid02tsYwnTtTRqN2b6L4WjZimr9uz9btrtwSW5PsmcCYezTUbM342SmNa7ZT4AWSxpmhl
Le président Xi Jinping a réclamé "l'unité" autour de sa direction et vanté l'ascension de la Chine comme puissance mondiale, à l'ouverture dimanche du congrès du Parti communiste qui devrait lui confier un troisième mandat historique.
"L'union fait la force, et la victoire requiert l'unité", a lancé le dirigeant de 69 ans qui a mené ces dernières années une redoutable campagne anti-corruption, destinée selon ses critiques à faire le ménage chez ses rivaux.
Sous les applaudissements nourris des quelque 2.300 délégués du parti réunis au Palais du peuple, place Tiananmen à Pékin, M. Xi a également souligné que "l'influence internationale de la Chine, son attrait et sa capacité à façonner le monde ont augmenté significativement".
Au pouvoir depuis 2012, le président devrait sauf coup de théâtre obtenir un troisième mandat de cinq ans à la tête du parti, et donc du pays. Ce nouveau sacre, attendu le 23 octobre au lendemain de la clôture du congrès, fera de lui le dirigeant chinois le plus puissant depuis le fondateur du régime, Mao Tsé-toung (1949-1976).
PENDANT PLUS D'UNE HEURE ET DEMIE, XI JINPING A NOTAMMENT DEFENDU LE RENFORCEMENT DE LA PUISSANCE MILITAIRE CHINOISE.
Alors que l'une des principales interrogations tournait autour du maintien ou non de la stricte stratégie "zéro Covid" indissociable du président chinois, M. Xi a affirmé que la Chine avait, grâce à cette politique, privilégié les vies humaines avant tout.
La Chine a "protégé au plus haut point la sécurité et la santé du peuple et obtenu des résultats significatifs en coordonnant prévention et contrôle de l'épidémie avec le développement économique et social", a-t-il estimé.
Dans son discours, Xi Jinping a également défendu sa campagne anti-corruption, qui selon lui a "remporté une victoire écrasante", en éliminant les "graves dangers latents au sein du parti, de l'Etat et de l'armée". Selon des chiffres officiels, au moins 1,5 million de personnes ont été sanctionnées depuis 2012 durant cette campagne destinée à faire tomber les "tigres" (hauts dirigeants) et les "mouches" (petits fonctionnaires) avides de pots-de-vins. L'offensive s'est accélérée à l'approche du congrès.
Le président chinois a également fustigé les "forces extérieures" se mêlant de Taïwan, île que le régime chinois considère comme faisant partie de son territoire. La Chine cherchera à réunifier Taïwan pacifiquement mais ne "renoncera jamais à l'usage de la force" si besoin, se réservant "la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires", a-t-il menacé.
Il a également estimé que Hong Kong était passé "du chaos à la gouvernance" après la sévère reprise en main par Pékin du territoire, où d'immenses manifestations pro-américaines avaient eu lieu en 2019.
Dans son discours, consacré en majeure partie aux sujets de politique intérieure, M. Xi a assuré que son pays, un des plus gros pollueurs de la planète, allait "participer activement" à la lutte contre le réchauffement climatique.
Tout en affirmant que la Chine est "résolument opposée à toute forme d'hégémonie" et "s'oppose à la mentalité de Guerre froide", M. Xi s'est abstenu de mentionner les tensions avec les Etats-Unis, ainsi que la guerre en Ukraine.
"Xi veut poursuivre son propre récit", note Alfred Wu Muluan, professeur associé en politiques publiques à l'Université nationale de Singapour, soulignant que le dirigeant "veut un quatrième et un cinquième mandats", donc bien au-delà de 2027. Et comme "il considère la sécurité nationale comme le priorité numéro un du pays, il n'y aura pas de compromis sur ce sujet, qu'il s'agisse de la mer de Chine méridionale, de Taïwan et de Hong Kong". "Sur le plan international, il va rester très dur", estime M. Wu.
C'est un discours de "continuité", observe aussi Alfred L. Chan, biographe de Xi et professeur émérite de sciences politiques à l'université Huron au Canada. Mais "c'est une époque très agitée, avec la crise du Covid, le ralentissement économique, la situation internationale tendue, surtout avec les Etats-Unis".
Les quelque 2.300 délégués du PCC, venus de toutes les provinces et pour certains vêtus de leurs tenues traditionnelles, vont d'ici samedi prochain désigner le nouveau Comité central, sorte de Parlement du parti avec quelque 200 membres, dont le bureau politique et ses 25 têtes est l'instance de décision.
XI JINPING VANTE LA SUPERIORITE DU MODELE CHINOIS
Le président a notamment réaffirmé sa stratégie «Zéro Covid» lors du lancement dimanche du 20e Congrès du parti communiste chinois, où il compte s'imposer pour un troisième mandat sans partage.
Sous un tonnerre d'applaudissements des apparatchiks, Xi Jinping est monté à pas comptés à la tribune, écrasant l'épaisse moquette rouge, pour lancer de facto son troisième mandat sans partage, à la tête de la Chine. Sous les ors staliniens du grand hall du Peuple, à Pékin, le président chinois a vanté son bilan lors d'un discours fleuve donnant le coup d'envoi du 20e Congrès du Parti ce dimanche 16 octobre, le plus grand rendez-vous politique de la seconde puissance mondiale, où il compte décrocher un troisième mandat hors norme.
« Le dirigeant le plus autoritaire depuis Mao » a réaffirmé sa détermination à avancer le modèle chinois, contre vents et marées, dans un contexte de tensions avec les États-Unis, balayant les critiques internationales sur sa stratégie sanitaire draconienne, ou le conflit en Ukraine, jamais évoqué, pour appeler la Chine à l'endurcissement, à l'heure où sa croissance pique du nez. « Face aux changements drastiques de la situation internationale, nous avons maintenu notre détermination stratégique » s'est félicité Xi, chantre d'une renaissance patriotique, lors d'un discours de 104 minutes.
Il a exalté « l'esprit de lutte », un terme qu'il a martelé à dix-sept reprises, comme un appel à la mobilisation face aux défis grandissants auxquels fait face le pays. Avant de dramatiser les enjeux, en soulignant que la Chine faisait face à un moment « critique », alors que les stratèges rouges dénoncent une stratégie méthodique « d'encerclement » par Washington. Et défendre ses méthodes autoritaires, se vantant d'avoir mis au pas les manifestants pro-démocratie à Hongkong, « passé du chaos à la gouvernance », grâce à une implacable loi sur la sécurité nationale (NSL).
Face à Taiwan, Xi Jinping a réaffirmé sa détermination à accomplir la « réunification » en privilégiant la voie « pacifique », avant d'agiter la menace d'une opération militaire si l'île démocratique refusait de rentrer dans le rang. « Nous ne nous engagerons jamais à abandonner le recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires », a-t-il précisé.
La Chine devrait encore rester durablement barricadée derrière sa grande muraille de la quarantaine, à rebours de la planète, à l'aune de ce discours d'ouverture. Xi a réaffirmé sa stratégie « Zéro Covid », érigée en dogme nationaliste, et symbole de la supériorité du modèle chinois face au laxisme présumé des démocraties occidentales. Pékin a « protégé au plus haut point la sécurité et la santé du peuple et a atteint des résultats positifs significatifs » a déclaré le dirigeant de 69 ans, justifiant cette stratégie sanitaire implacable, marquée par des confinements et des tests PCR obligatoires à répétition face à omicron.
Pékin se vante d'avoir enregistré officiellement 5226 morts du Covid, contre plus d'un million aux États-Unis. Le Quotidien du Peuple a douché les espoirs des investisseurs, et de nombreux habitants d'une réouverture du pays après le Congrès dans un éditorial fustigeant l'approche suivie par la plupart des pays de la planète qui tentent de « vivre avec le virus », dénoncée comme un signe de faiblesse. Le rudimentaire système sanitaire chinois est à la merci À lire aussiChine et démocraties occidentales: «Trajectoire de collision?»
Le Congrès est lancé, et les 2400 députés devraient entériner sans coup férir, d'ici une semaine la nouvelle équipe négociée âprement en coulisse depuis des mois. Si la reconduction de Xi ne fait plus de doute, l'identité du clan des « sept », voire des « neufs » et notamment du prochain premier ministre diront jusqu'où le dirigeant léniniste a pu encore étendre son autorité sur l'appareil, ou s'il doit encore composer avec des poches de résistances.
Avec le déclin de l'occident et l'essor fulgurant de la Chine en à peine 25 ans, l'avenir est chez eux en effet. Le temps où ils ont besoin de la technologie occidentale prend fin. Qui, dans le monde est capable de construire un hôpital en 13 jours? Qui construit des porte avions en 3 ans au lieu de 6? La Chine n'est pas encore à maturité mais a déjà une belle avance
« GRAVES DANGERS »
Dans son discours, Xi Jinping a également défendu sa redoutable campagne anti-corruption, en réponse aux critiques qui l’accusent de l’avoir utilisée pour faire tomber ses rivaux et consolider son pouvoir.
« La lutte contre la corruption a remporté une victoire écrasante et a été consolidée de manière exhaustive, éliminant les graves dangers latents au sein du parti, de l’Etat et de l’armée », s’est-il félicité.
Selon des chiffres officiels, au moins 1,5 million de personnes ont été sanctionnées lors de cette campagne, entamée par M. Xi dès son arrivée au pouvoir en 2012 pour faire tomber les « tigres » (hauts dirigeants) et les « mouches » (petits fonctionnaires) avides de pots-de-vin. L’offensive s’est accélérée à l’approche du congrès.
Lutte contre le réchauffement climatique : Dans son discours, consacré en majeure partie aux sujets de politique intérieure, M. Xi a assuré que son pays, un des plus gros pollueurs de la planète, allait « promouvoir activement » la lutte contre le réchauffement climatique.
Tout en affirmant que la Chine est « résolument opposée à toute forme d’hégémonie » et « s’oppose à la mentalité de guerre froide », M. Xi s’est abstenu de mentionner les tensions avec les Etats-Unis, ainsi que la guerre en Ukraine.
OFFENSIF SUR TAIWAN ET HONGKONG, XI JINPING SE POSE EN PERE DE L’UNITE
Lors de son long discours au XXe congrès du Parti communiste chinois à Pékin, le président a dénoncé les ingérences étrangères.
La Chine "ne renoncera jamais à l'usage de la force" pour réunifier Taïwan ! Une nouvelle ère avec le refrain de la fermeté et le récit de la reprise en main. Dans un discours d'un peu plus d'une heure trente en ouverture du XXe congrès…
L’ancien conseiller Asie de Donald Trump, aujourd’hui Distinguished Visiting Fellow à l’Institut Montaigne (toujours l’ingérence US en France) , appelle l’Occident « au sursaut en Ukraine, pour dissuader la Chine d’envahir Taïwan » : « L’Occident ne peut s’offrir le luxe de compartimenter les crises ni de se désunir face à la Russie et à la Chine, dont les stratégies sont de plus en plus alignées. La meilleure façon de prévenir une invasion de Taïwan, que Pékin clairement envisage, est d’écraser le rêve d’empire de Poutine. Les deux sujets sont inextricablement liés. Il faut démontrer à la Chine que c’est une immense erreur de calcul d’envahir son voisin. Pour dissuader une périlleuse aventure militaire chinoise, il faut alourdir le coût enduré par l’armée russe (…) nous devons regarder en face la réalité du soutien de Xi à la Russie, qui n’a pas faibli durant ces mois » …
LA CHINE «NE RENONCERA JAMAIS A L’USAGE DE LA FORCE» POUR REUNIFIER TAÏWAN, SELON XI JINPING
Le président Xi Jinping a assuré dimanche que la Chine chercherait à réunifier Taïwan pacifiquement mais ne « renoncera jamais à l’usage de la force » si besoin, lors d’un discours au congrès du Parti communiste à Pékin.
« Nous œuvrerons avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts pour une réunification pacifique (de Taïwan), mais nous ne renoncerons jamais au recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires », a-t-il déclaré.
Pékin considère Taïwan comme partie intégrante de son territoire et réaffirme régulièrement son intention de réunifier l’île. « La résolution de la question de Taïwan est l’affaire du peuple chinois lui-même et (elle) doit être résolue par le peuple chinois seul », a martelé dimanche Xi Jinping.
« La réunification de la patrie doit être réalisée et sera réalisée », a-t-il ajouté, condamnant tout « séparatisme et ingérence » étrangère dans cette affaire. Xi Jinping a également salué la transition de Hong Kong « du chaos à la gouvernance » depuis l’imposition d’une loi de sécurité nationale en 2020 qui a coupé court aux voix dissidentes sur ce territoire. « La situation à Hong Kong a réalisé une transition majeure du chaos à la gouvernance », a-t-il souligné.
Covid-19 Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
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