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2022 11 09

Sur le Zoom Afrique de Press TV du 9 novembre 2022 :
« La RCA punit la France ! »

" On ne change pas la Constitution d’un État avec un claquement de doigts " sauf s’il s’agit d’un État maintenu de force sous la tutelle française ou d'une autre puissance occidentale et où la France, inquiète de son emprise, déciderait de faire un coup d’État, de placer aux commandes une transition aux ordres avant d’intimer à celle-ci l’ordre de décrire une nouvelle Constitution qui soit non pas conforme aux intérêts du pays en question et de sa population, mais à celles de la France elle-même. Et bien cette première phrase tirée d’un article daté du 28 septembre de l'AFP et les deux autres phrases qui la commentent résument à elles seules la très paradoxale situation dans laquelle s’est renfermée Paris en RCA où il s’accroche misérablement aux vestiges d’une époque coloniale définitivement révolue bien qu’il soit honni et régulièrement poussé vers la porte.

« Au mois de septembre, l’article précité affirmait de surcroît que la Cour suprême centrafricaine « avait invalidé le décret créant un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution centrafricaine » parce que « ses juges, dixit toujours l’article, indépendants » ne veulent pas que « l’Homme des russes » (Touadera) puisse changer la loi fondamentale à l’effet de pouvoir s’offrir un troisième mandat à la tête de la Centrafrique. Mais puisque l'AFP, RFI, VOA, DW.. et Cie ont le monopole exclusif des informations sur l’Afrique et que des milliers de médias africains, eux, sont invisibles, inaudibles, reniés mêmes dans leur existence, personne n’avait osé à l'époque demander si tel est le cas et que Touadera a effectivement le soutien de la puissante Russie voire de son armée à travers la force Wagner, et que Wagner, comme le prétend la France, fait la pluie et le beau temps en RCA, pourquoi alors le président centrafricain devrait choisir le chemin le plus difficile à savoir celle d'une longue et épuisante bataille politique comme cela se fait dans toute démocratie et ne pas recourir directement à la force ?

« Rappelons d’ailleurs que cette cour constitutionnelle avait déjà une première fois rejeté le projet constitutionnel de Touadera et si ce dernier avait voulu agir contre la démocratie, il aurait eu de quoi justifier parfaitement son acte en arguant que cette Cour bloque le fonctionnement de l'État. Mais il ne l'a pas fait et ne le fera pas. Tout ceci nous mène à conclure que ce qui gène dans cette affaire de la nouvelle Constitution et fait peur à la France au point de la pousser à inciter ses accointances au sein de la justice centrafricaine à l’effet de barrer la route à Touadera n’est pas seulement un troisième mandat du président, mais la perspective des clauses constitutionnelles à venir qui pourraient léser les intérêts de la France genre loi sur les finances, code de la mine, ou droits d’exploitation des richesses centrafricaines. Où en est la preuve ? Cette information-choc qui vient de tomber tout juste il y a quelques heures et qui dit que la RCA a mis souverainement un terme au décanat accordé au Haut représentant de la France auprès du chef de l’État centrafricain.

RFI écrit : « C'est un nouveau signe que les relations entre Bangui et Paris se sont fortement dégradées. Une lettre de la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Témon, à sa collègue française, Catherine Colonna, a fuité, mardi 8 novembre. » Et d’ajouter : « Il a fallu que la diplomatie centrafricaine s’y prenne à deux fois avant d’envoyer la bonne correspondance à la ministre française des Affaires étrangères. Une première version, bourrée de fautes et qui avait fuité sur les réseaux sociaux, a été annulée et remplacée par un nouveau document qui est arrivé à destination, mardi 8 novembre, selon une source centrafricaine. »

MAIS QUE PERÇOIT-ON A TRAVERS CES QUELQUES PHRASES ?

« L'image dégradée d'une ex puissance colonialiste, humiliée à mort, et à l’oreille de qui l’État centrafricain sonne les glas des privilèges d’antan comme pour lui rappeler qu’elle le veuille ou pas, que la nouvelle Constitution verra le jour et qu’elle reviendra sur des dizaines d’accords économiques militaires commerciaux qui ont permis à l’armée française de commettre pendant près de dix ans les pires crimes en Centrafrique, et ce au nom de maintien de la paix. Que RFI tente de mettre ce document sur le compte des fuites c’est son choix, mais le langage de la ministre centrafricaine des AE est bien claire : Elle fustige dans sa lettre l’ambassadeur de France d’avoir « des attitudes irrespectueuses aux invitations du chef de l’État », de s’adonner à « la désinformation et à la délation » et dénonce la France pour ne pas avoir appliqué « la réciprocité » de rigueur en matière diplomatique. Et la cheffe de la diplomatie centrafricaine, Sylvie Baipo –Temon, annonce à son homologue français que son pays met fin « au privilège totalement symbolique dont jouissait l’ambassadeur de France depuis le jour de l’indépendance de ce pays, le 13 août 1960, d’être le doyen du corps diplomatique ».

EST-CE UN PRELUDE A UNE RUPTURE TOTALE AVEC LA FRANCE ?

Pourquoi pas dans la mesure où l’exemple malien continue à ratisser large. Au fait, Jean Marc Grosgurin, l’ambassadeur a un casier bien lourd pour que son gouvernement puisse se tirer si facilement d’affaire. RFI écrit : « En réalité, l’ambassadeur de France, Jean-Marc Grosgurin, n’a fait que se conformer aux nouvelles instructions de sa hiérarchie. Elles lui demandent de dénoncer publiquement les fausses informations et autres menaces en provenance des organisations proches du pouvoir. L’ambassadeur français s’est fendu d’un tweet mardi matin, dénonçant “les manipulations stériles, grotesques et mensongères diffusées ad nauseam ». N'est-ce pas que ce diplomate raciste est sur le point d’insulter carrément le peuple centrafricain ? Pour bien moins que cela, les Occidentaux rempotent leurs liens avec les pays tiers. Il est temps qu’on leur rende la monnaie de leur pièce. »

Sujets 2 et 3 du Zoom Afrique :
2. Guinée équatoriale: stop aux ingérences occidentales!
Comme beaucoup d’autres pays africains, la Guinée équatoriale dénonce les ingérences occidentales à travers les ambassades, considérées à raison comme des comptoirs coloniaux.
3. COP27: l'Afrique dénonce les inégalités
C’était annoncé. Dès l’ouverture de la COP27 à Charm el-Cheikh, les dirigeants africains ont martelé le même message : plus question de payer pour les dégâts climatiques causés par les pays du Nord. Un rapport commandé par la COP publié ce mardi 8 novembre conforte les pays du Sud et place les pays riches face à leurs responsabilités.

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