Les Européens semblent vouloir ouvrir des canaux de communication avec la Russie à propos de la guerre en Ukraine. Selon Mohammad Jamshidi, le conseiller politique du président iranien, Ebrahim Raïssi, un important dirigeant européen aurait demandé au président iranien une médiation avec la Russie. Il a ajouté sur son compte Twitter qu’après une série de consultations, une initiative aurait été portée par le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, à Moscou où il a rencontré mercredi son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d'explications.
GUERRE EN UKRAINE : L’IRAN PORTE UN MESSAGE A MOSCOU DE LA PART DES EUROPEENS
L’agence iranienne ISNA a rapporté que c’est le président français Emmanuel Macron qui a pris contact avec le président iranien. Par ailleurs, le ministre iranien des Affaires étrangères a indiqué avant son départ pour Moscou que des parties occidentales souhaitent que l’Iran joue un rôle actif pour la résolution de la crise ukrainienne, selon l’agence iranienne Mehr. Le gouvernement français n’a ni démenti ni confirmé cette information. La demande européenne survient alors que les négociations pour ressusciter l’accord sur le nucléaire iranien sont à une étape cruciale. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui est l’intermédiaire entre les Américains et les Iraniens, presse les deux parties de trouver un accord rapidement pour éviter une dangereuse crise.
JCPOA : LA REPONSE DE L’IRAN A CELLE DES ETATS-UNIS CENSEE FINALISER LES NEGOCIATIONS, ENVOYEE AU COORDINATEUR DE L’UE
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé jeudi l'envoi d’une nouvelle réponse de Téhéran après celle des Etats-Unis au sujet d’un texte final pour un projet d’accord visant à lever les sanctions et à restaurer le JCPOA (Plan global d’action conjoint sur le nucléaire iranien de 2015 (PGAC)) et a déclaré : « La réponse envoyé a une approche « constructive » dans le but de finaliser les négociation et de les faire aboutir ». Nasser Kanani, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a annoncé que la République islamique d'Iran avait envoyé des commentaires sur la réponse américaine au texte du projet d'accord sur une possible levée des sanctions visant à restaurer l’accord multilatéral en agonie sur le nucléaire de 2015 depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis du Pacte en 2018. Le diplomate a ajouté : « Après avoir reçu la réponse américaine, l'équipe d'experts de la République islamique l'a soigneusement examinée, et les avis et les exigences de l'Iran, après des évaluations à différents niveaux, ont été élaborés et soumis au coordinateur de l'UE ce soir. » « La réponse envoyée a une approche constructive dans le but de finaliser les négociations », a précisé M.Kanaani.
Les États-Unis se sont unilatéralement retirés sous Donald Trump de l'accord historique et ont rétabli des sanctions paralysantes dans le cadre d’une soi-disant campagne de « pression maximale », malgré le plein respect de l'accord par l'Iran.
Depuis l'année dernière, la capitale autrichienne a accueilli plusieurs séries de pourparlers entre les signataires de l'accord, officiellement connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JCPOA), afin d'examiner la perspective de la relance de l'accord et de la levée des sanctions illégales et extraterritoriales US visant l’économie iranienne. Les négociations ont depuis connu de nombreuses interruptions en raison du refus obstiné de Washington de respecter les lignes rouges de l'Iran.
L'Union européenne, qui coordonne les pourparlers indirects entre Téhéran et Washington, a récemment présenté un projet de proposition pour donner suite aux négociations et relancer l'accord en agonie. Téhéran vient de soumettre sa nouvelle réponse (à celle des Etats-Unis), qualifié toute de suite de « raisonnable » par le bloc. Les États-Unis ont mis plusieurs semaines à offrir leur réponse aux exigences de l'Iran. S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou mercredi le 31 août, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que Téhéran examinait la réponse des États-Unis, mais a souligné l'importance de « garanties plus solides » de la part de Washington pour conclure un accord attendu à Vienne.
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