# RADIO.LUCMICHEL/ PCN-НОП/ GEOPOLITIQUE ANTI-NATO/ LUC MICHEL : COBELLIGERENCE, L’OTAN FRANCHIT LA LIGNE ROUGE (LE DESSOUS DES CARTES DU DOSSIER DES ‘LEOPARDS 2’ – II /INTERVIEW SUR PRESS TV)

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2023 01 29

Les chars Abrams vont-ils changer la guerre en Ukraine?
L'armée russe détruira les chars américains M1 Abrams, ainsi que d'autres équipements militaires des pays de l'OTAN, si l'administration américaine décide d'en fournir à l'Ukraine ; c’est ce qu’a déclaré mardi 24 janvier, l'ambassadeur de la Fédération de Russie en poste à Washington, Anatoly Antonov. « Il ne fait aucun doute que si la décision est prise d'envoyer des M1 Abrams à Kiev, les chars américains seront détruits par nos militaires de la même manière que tous les autres équipements de l'OTAN ont été détruits. Il est évident que Washington essaie délibérément de nous infliger une défaite stratégique », a-t-il souligné.
Luc Michel, géopoliticien, s'exprime sur ce sujet.

LES CHARS OCCIDENTAUX NE SERONT PAS UNE SOLUTION MIRACLE POUR KIEV (NEW YORK TIMES)

Les chars, à eux seuls, ne renverseront pas le cours de la guerre en Ukraine. ©New York Times

Les États-Unis devront intensifier leur programme de formation pour s'assurer que l'armée ukrainienne peut utiliser efficacement tout l'équipement fourni par l'Occident.

« Malgré toute la fanfare sur les chars de combat avancés que l'Ukraine a obtenus de l'Occident cette semaine, ils ne seront pas la solution miracle qui permettra à Kiev de remporter la guerre. Au lieu de cela, l'armée américaine tentera une fois de plus de refaire une armée à son image pour donner à l'Ukraine la meilleure chance de percer les défenses russes retranchées », écrit le New York Times dans son article intitulé « Tanks Alone Won’t Turn the Tide of the War in Ukraine » ou « Les chars ne suffiront pas à inverser le cours de la guerre en Ukraine ».

Selon le journal américain, pour ce faire, les États-Unis et leurs alliés devront non seulement fournir les chars, les véhicules blindés et les munitions de pointe nouvellement promis, mais également étendre ce qui a été une sorte de programme de formation ad hoc pour apprendre à l'armée ukrainienne à utiliser tous les nouveaux équipements ensemble. « Ce sera un cours intensif sur ce que l'armée américaine appelle la guerre interarmes, quelque chose qui prend des mois, voire des années, à maîtriser par les unités américaines », ajoute l’article.

« Alors que l'imagerie satellite a révélé que les Russes construisaient des lignes primaires et secondaires de tranchées défensives le long des lignes de front, les analystes du gouvernement américain ont commencé l'année en prévoyant une impasse meurtrière comme résultat probable pour 2023. Inquiets qu'un conflit gelé favorise la Russie, les États-Unis et leurs alliés ont commencé des discussions plus sérieuses ces dernières semaines sur la façon de changer la dynamique du champ de bataille en faveur de l'Ukraine.

Une grande partie de la première année du conflit a impliqué la Russie et l'Ukraine se battant mutuellement avec de l'artillerie, mais il y a eu quelques opérations de chars. « Mais dans la prochaine phase de la guerre, l'armée ukrainienne ciblera ces lignes de tranchées creusées d'unités russes. Percer ces lignes ne consiste pas seulement à conduire un bataillon de chars au-dessus des tranchées. Cela nécessite une attaque coordonnée avec des troupes d'infanteries marquant des cibles, des chars tirant sur ces positions et des canons d'artillerie fournissant une couverture et un soutien. Ces manœuvres interarmes sont l'épine dorsale des opérations de combat militaires américaines et le centre de l'entraînement le plus intense de l'armée américaine », nous rappelle le journal.

« Bien que les chars aient été au centre de l'attention, les analystes militaires affirment qu'une partie essentielle des dons récents de l'Occident pourrait être les 109 véhicules de combat Bradley que les États-Unis envoient et le grand nombre de canons d'artillerie que les alliés européens enverront. Cet équipement est susceptible d'être combiné avec les Léopard allemands pour aider à créer de nouvelles unités blindées ukrainiennes. Lorsque le paquet complet d'équipements occidentaux arrivera, Kiev pourrait créer jusqu'à trois brigades supplémentaires. Mais il est peu probable que les nouveaux dons à eux seuls augmentent suffisamment la puissance de combat pour gagner la guerre pour l'Ukraine », note le NYT.

Les pays de l'OTAN, à leur tête les États-Unis, ont récemment augmenté leur aide en armement à l'Ukraine, ce qui a suscité une vive réaction de Moscou. Suite à l'annonce de la décision de Washington et de Berlin d'envoyer des chars en Ukraine, la Russie a prévenu que ces chars, comme d'autres armes envoyées par l'OTAN, seraient brûlés par l'armée russe.

LA FOURNITURE DE CHARS D'ASSAUT A KYIV EST UNE "IMPLICATION DIRECTE" DE L'OCCIDENT DANS LE CONFLIT, DENONCE LE KREMLIN

Le porte-parole de la présidence russe estime ce jeudi que les Occidentaux ont franchi un pas.

"Il y a des déclarations constantes des capitales européennes, de Washington, selon lesquelles l'envoi de divers systèmes d'armes, y compris des chars d'assaut en Ukraine ne signifie pas leur implication ou celle de l'OTAN dans les hostilités qui se déroulent en Ukraine. Nous sommes catégoriquement en désaccord avec cette opinion…", assure ce jeudi Dmitry Peskov.

Pour le porte-parole du Kremlin, "tout ce que ces pays ont annoncé est perçu comme une implication directe dans le conflit", a déclaré Peskov au cours d'une conférence de presse, selon l'agence de presse russe officielle Ria Novosti.

Mercredi, le gouvernement allemand a annoncé qu'il avait décidé de transférer en Ukraine des chars allemands Leopard 2. Le jour même également, la Maison Blanche a confirmé son intention d'envoyer 31 chars M1 Abrams en Ukraine.

Washington a également l'intention d'envoyer huit véhicules blindés de dépannage M88 à Kyiv pour entretenir ces chars.

COLERE A MOSCOU OU L'ON MINIMISE L'ATOUT DES BLINDES PROMIS A KIEV

Pour les officiels et les experts proches du Kremlin, la décision de Berlin confirme que le seuil de la cobelligérance est franchi par les Occidentaux et augmente le risque d'escalade.

Moscou a réagi à la livraison ­prochaine de blindés lourds occidentaux à l'Ukraine, exprimant son mécontentement tout en ­incorporant aussitôt cette annonce au narratif officiel : preuve est ainsi faite, affirme-t-on, de la « cobelligérance » européenne et améri­caine, avec la fourniture de chars Leopard 2 allemands, voire d'Abrams américains. Des matériels qui ne seraient de toute façon pas en capacité de changer la ­donne militaire sur le terrain, ­insistent les pro-Kremlin

En visite mercredi à l'université d'État de Moscou, où il a rencontré des étudiants, Vladimir Poutine a préféré ne pas évoquer le sujet à ce stade. Mais le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré que les Occidentaux ­surestiment le potentiel que (ces chars) pourraient donner à l'armée ukrainienne ».

UNE «GUERRE PLANIFIEE»

D'après lui, ces tanks « vont brûler comme tous les autres ». Par ailleurs, « ces chars lourds sont très coûteux et cela ­retombera avant tout sur les épaules des contribuables européens. Les Américains, comme toujours, ­retrouveront leur argent au minimum et probablement feront de bons bénéfices », a aussi commenté Dmitri Peskov.

Tandis que les Ukrainiens ont concédé mardi la perte de Soledar et que les forces russes poussent vers Bakhmout, au prix de combats acharnés, le feu vert de Berlin – avant celui attendu de Washington, pour l'envoi de char Abrams – pique Moscou au vif. Le contrefeu des officiels et des experts russes consistait donc mercredi à minimiser l'avantage de cet armement réclamé à cor et à cri par Kiev.

« Les conseillers de Zelensky avaient déjà réclamé des Javelin et des Himars (lance-missiles antichars et lance-roquettes américains, NDLR) et leur livraison n'a pas conduit la Russie à mettre un terme à son “opération militaire spéciale”, a réagi Leonid Sloutsky, le président de la commission des affaires étrangères de la Douma, sur son compte Telegram, la plupart des ces armements ont été détruits et les leopard subiront le même sort », ajoute-t-il.

« Les chars Leopard ne sont pas mauvais, je dirais même qu'ils sont plus efficaces que les Abrams. Néanmoins, si vous les comparez à nos T-90 (en service dans l'armée russe depuis 1992, NDLR), ils sont nettement inférieurs en termes de puissance de feu et de protection blindée », affirme Andreï Kartapolov, le chef de la commission de la défense de la Douma.

UNE LIGNE EST FRANCHIE
Pour autant, s'agissant de la fourniture de chars lourds, américains notamment, « il ne serait certainement pas ­possible de justifier une telle décision par des arguments relatifs aux armements défensifs », a averti pour sa part sur Facebook Anatoly Antonov, l'ambassadeur de Russie à Washington, en dénonçant une « nouvelle provocation flagrante ». « L'analyse de toute la séquence montre que les Américains relèvent constamment la “barre” de l'assistance militaire à leurs “marion­nettes” », ajoute le diplomate. Le présentateur Vladimir Soloviev lui a fait écho : « Il est temps d'envoyer un signal clair et décisif indiquant que nous considérons l'Allemagne comme une partie du conflit. L'envoi en Ukraine de ses chars nous ­amènera sans ambiguïté à la ­considérer comme une cible légi­time », a lancé le propagandiste lors de son émission télévisée.

De nombreuses voix s'accordent à considérer qu'une ligne est franchie et que l'escalade n'est plus à exclure. Des propos bien évidemment en résonance avec la dialectique victimaire de Moscou ; la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, dénonçant ainsi, mercredi, une « guerre planifiée à l'avance contre la Russie ». Pour Artem Sokolov, expert de l'Institut d'études internationales, « un précédent a été créé et ses conséquences seront importantes ». L'ambassadeur de Russie en Allemagne, Sergueï Netchaïev, a pour sa part qualifié la décision de Berlin d'« extrêmement dangereuse ».

Autant de réactions qui s'ins­crivent dans le bruit de fond insistant de mobilisation plus large – démentie pour le moment – et d'offensives à venir. Et main­tenant ? Selon l'influent Fiodor Loukianov, directeur de recherches au Cercle Valdaï, proche du pouvoir, des mesures de rétorsion sont à attendre, comme des « frappes sur les routes d'approvisionnements et les entrepôts d'armes fournies ». « Une nouvelle étape de la confrontation est en vue », prévoit, lui, le politologue Dmitri Driese sur Kommersant FM, a fortiori si les Occidentaux devaient consentir en février à Kiev une aide aérienne.

BIDEN QUI A PROFITE ET A ETE AVEC ZELENSKY L'UN DES INSTIGATEURS DE CE CONFLIT ET A ENTRAINE LES EUROPEENS EGALEMENT DANS SA GUERRE AVEC LA RUSSIE

Continue à inciter les européens à s'impliquer un peu plus dans le conflit,en ayant fournit encore une fois armes et financements a l'Ukraine les occidentaux franchissent un cap plus dangereux avec le statut qui va avec aux yeux du reste du monde celui de co belligérant. Ce qui vaut a tous ces pays d'être maintenant vus comme pays hostiles a la Russie ce qui n'est pas très rassurant pour notre avenir …

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